Atelier philo: Ukraine, Israël : pourquoi tant de guerres?
Dans la vie, certaines questions ont parfois l’air tellement « grosses » qu’on ne sait pas toujours comment y répondre, comme la question de la guerre par exemple. Quand on est un enfant, en plus, on nous renvoie parfois l’idée qu’on est trop « petit » pour s’occuper de ces questions, comme si elles n’étaient réservées qu’aux adultes... Pourtant, les enfants sont capables de penser par eux-mêmes ! Et l’école est un endroit idéal pour cultiver et développer leur capacité à l’esprit critique. Voici une activité qui vous permettra de stimuler leur questionnement et de leur permettre de partager entre eux des petits bouts d’intelligence.
Type de tâche: Atelier philo
Durée approximative: 45 minutes
Voici une activité toute indiquée pour faire réfléchir vos élèves et, par la même occasion, déployer des compétences du cours de Culture et citoyenneté québécoise. Pour commencer, invitez-les à lire l’article «Ukraine, Israël: pourquoi tant de guerres?». Demandez ensuite aux élèves de formuler par groupe de 2 une question philosophique que leur inspire cet article.
Les critères d’une telle question sont simples :
- elle doit être ouverte
- elle n’a pas une seule «bonne» réponse ni de réponse définitive
- elle doit pousser à la réflexion
- elle doit être universelle (autrement dit, concerner tout le monde).
En choisissant une de leurs questions, proposez-leur alors un moment de discussion dont le but n’est pas de «trouver la bonne réponse» ni de «convaincre les autres de penser comme nous». Mais plutôt de donner du sens, ensemble, à une question complexe.
Voici aussi une liste de questions qui peuvent être utiles pour relancer les échanges de vos élèves. Vous n’êtes pas obligé.es de les utiliser évidemment! Elles sont juste là en cas de besoin, afin d’amener vos élèves à approfondir ou à nuancer leurs réflexions, mais aussi à développer leur intelligence émotionnelle.
- Quelle est la différence entre une guerre et une chicane?
- Quelle est la différence entre des « petites » et des « grosses » chicanes?
- On fait quoi avec tout ce qui déborde à l’intérieur de nous?
- Pourquoi est-on parfois violent?
- Pourquoi ça arrive parfois qu’on sait qu’on devrait réagir calmement, mais qu’on réagit violemment?
- Comment faire pour canaliser nos émotions plutôt que de les laisser exploser?
- Existe-t-il des façons d’exprimer des émotions négatives qui ne fassent pas du mal aux autres?
- Pourquoi a-t-on tendance à plus voir ce qui nous différencie des autres que ce qui nous relie aux autres?
- Est-ce qu’il est possible de vivre sans jamais être en conflit avec les gens qui nous entourent?
- Peut-on apprendre à être en conflit avec les gens qui nous entourent?
Si vous n’avez jamais mené de discussion philo avec vos élèves, voici quelques repères pour que celle-ci se déroule au mieux.
La philo: comment on fait?
- Faire de la philo ce n’est pas juste parler, discuter ou dire ce qu’on pense. Ce n’est pas non plus empiler ou juxtaposer des opinions ou des idées, en prenant un air sérieux. C’est autre chose: il s’agit plutôt d’un dialogue, où on essaie de penser ce qu’on dit. Et pas juste de dire ce qu’on pense!
- Pour penser de façon critique, on peut s’appuyer sur des habiletés de pensée comme : définir les mots dont on parle, donner des exemples et des contre-exemples, mais aussi réfléchir aux conséquences et aux implications de ce qu’on dit.
- D’autres aptitudes sont importantes à développer : reformuler ses idées ou celles des autres (pour s’assurer qu’on se comprend bien), donner des raisons quand on avance une idée, ou encore identifier des critères permettant de classer nos idées et de les distinguer entre elles.
- En philosophie, il est primordial de se méfier des évidences, des réponses toutes faites et des vérités qu’on voudrait nous imposer. On essaie autant que possible de décrypter et de déconstruire les préjugés, les stéréotypes et idées présentés comme « l’évidence », le « gros bon sens » ou « ce que tout le monde sait ».
- En philosophie, le but n’est pas de convaincre, mais de comprendre. C’est aussi de comprendre en quoi les sujets dont on parle et les questions qui en découlent nous concernent tous et toutes.
- Une chose essentielle : on découvre petit à petit qu’il est impossible (et heureusement!) d’arriver à des réponses qui sont « bonnes », définitives ou identiques pour chacun. Les réponses deviennent plus comme un horizon vers lequel on tend plutôt que comme un résultat qu’on voudrait obtenir.
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