La mairesse de Longueuil révèle avoir été victime d'agression sexuelle
Mardi, la mairesse de Longueuil Catherine Fournier a révélé avoir été victime d’une agression sexuelle. Même si elle a porté plainte en 2020, ce n’est que cette semaine qu’on peut dire son nom. Pourquoi ? Pendant le procès de son agresseur, son identité devait être cachée. On t’explique la situation.
Ce qui s’est passé
L’agression s’est produite en 2017. Catherine Fournier était à l’époque députée du Parti québécois. Harold Lebel était député du même parti.
En novembre dernier, Harold Lebel a été reconnu coupable d’agression sexuelle.
La nouvelle est parue dans tous les médias, mais on ne connaissait pas l’identité de sa victime.
Mardi, on a appris que sa victime est Catherine Fournier, aujourd’hui mairesse de Longueuil. D’ailleurs, c’est elle-même qui a demandé qu’on connaisse son identité.
L’importance de dénoncer
Dans une entrevue accordée à Radio-Canada, Catherine Fournier a révélé qu’elle a hésité à porter plainte après l’agression. Elle avait honte, craignait que ça affecte sa réputation et avait peur de ne pas être crue.
Ces sentiments, beaucoup de victimes d’agressions sexuelles les vivent. Et même si elles ne devraient pas avoir honte, c’est souvent ce qui empêche les victimes de porter plainte à la police.
Mais il n’est jamais trop tard pour dénoncer.
Catherine Fournier, elle, a porté plainte trois ans après son agression. En entrevue à Radio-Canada, elle a exprimé qu’elle avait peur que Harold Lebel fasse d’autres victimes. Si ça avait été le cas, elle s’en serait voulu « toute sa vie ».
Il est important de noter qu’aujourd’hui, elle n’a plus honte. Quand Harold Lebel a été déclaré coupable, Catherine Fournier s’est sentie très fière.
D’ailleurs, le premier ministre du Québec François Legault a souligné le courage de Catherine. « C'est important que les victimes sachent qu'elles peuvent dénoncer », a-t-il publié sur Twitter.
Pourquoi son nom était-il secret ?
Comme beaucoup de victimes d’agressions sexuelles, l’identité de Catherine était protégée par un interdit de publication. C’est un ordre du tribunal qui oblige tout le monde, dont les journalistes et les avocats, à cacher l’identité de la victime.
Il est donc interdit de publier son nom, de diffuser sa photo ou de donner des informations qui permettraient de savoir de qui il s’agit.
Les enfants victimes d’agressions sexuelles sont automatiquement protégés par ces ordonnances. Cela signifie que si un enfant porte plainte pour agression sexuelle, son nom ne se retrouvera pas dans les journaux ou à la télé.
Les adultes, eux, doivent demander un interdit de publication. C’est ce qui s’est passé avec Catherine Fournier. C’est même recommandé par les juges.
Pourquoi cacher l’identité des victimes ? Il y a plusieurs raisons. Par exemple, ça peut encourager les personnes craintives à témoigner.
La fin de la honte !
Il était très important pour Catherine Fournier de garder son anonymat au moment de porter plainte. Mais près de six ans après son agression, elle se sentait prête à en parler publiquement. Elle participe même à un documentaire pour mettre fin aux tabous.
Si tu te poses des questions sur ce sujet, tu peux revoir notre texte qui explique ce qu'est une violence sexuelle. Tu peux aussi nous les écrire dans les commentaires. L'équipe des As est là pour toi ! ❤️