La GRC ajoute la jupe à rubans à son uniforme
La garde-robe des policiers autochtones de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) s’agrandit! Un nouveau vêtement a été ajouté à leur uniforme: la jupe à rubans. Cette annonce a suscité plusieurs réactions. Certaines sont positives, d’autres pas. Je t’explique pourquoi.
C’est quoi, une jupe à rubans?
La jupe à ruban est un vêtement traditionnel habituellement porté par les femmes autochtones. Il s’agit de longues jupes décorées de rubans de différentes couleurs. Chaque jupe est différente et chaque ruban a une signification personnelle pour celle qui la porte. En fait, c’est un vêtement qui représente sa propriétaire, mais aussi les causes qui lui tiennent à cœur, sa culture ou l’amour qu’elle a pour sa famille. Très souvent, la jupe représente la force des communautés autochtones.
Audrey-Lise Rock Hervieux, une Innue de la communauté autochtone de Pessamit, au Québec, en confectionne. Elle nous explique qu’il s’agit d’un vêtement très spécial. «On considère la jupe à rubans comme étant sacrée. Normalement, on la porte dans les cérémonies et les pow-wow». Un pow-wow, c'est une célébration de la culture et des traditions autochtones. L’événement combine danses, chants, art et nourriture.
Des blessures qui restent
Ce que la GRC a annoncé, c’est que ses agents autochtones pourront porter la jupe à ruban avec leur uniforme lors de cérémonies officielles. Deux autres symboles autochtones ont aussi été ajoutés à l’habit: la plume d’aigle et la ceinture métisse. Mais c’est surtout la jupe à rubans qui fait jaser!
La GRC a déclaré qu’elle avait fait cet ajout pour «aider à rétablir les relations de la GRC avec les communautés autochtones». Pourquoi faut-il les rétablir? Ça, c’est une grosse question!
Il faut savoir que l’histoire entre la GRC et les communautés autochtones du Canada est compliquée. Elle est aussi marquée par un épisode très douloureux: les pensionnats. Ce sont des établissements où les jeunes autochtones étaient envoyés pour effacer leur culture. Ils y étaient souvent maltraités et, parfois, mouraient par manque de soins. Tout ça a duré de 1831 à 1996. On ne sait toujours pas combien d’enfants autochtones sont décédés dans les pensionnats. À une certaine époque, c’étaient les agents de la GRC qui prenaient les enfants dans les familles pour les amener dans les pensionnats.
Plusieurs opinions
L’ajout de la jupe à rubans à l’uniforme de la GRC, ça fait donc réagir au sein des communautés autochtones.
Certaines personnes l’applaudissent, comme Monica Campeau, qu’un journaliste de Radio-Canada a interrogée lors d’une marche en soutien aux survivants des pensionnats autochtones. Elle lui a dit: «Cela pourrait faire partie de la réconciliation. Il faut bien démarrer quelque part».
Mais beaucoup d’Autochtones sont d’avis que les blessures sont trop fraîches. En d’autres mots, pour eux, il est encore trop tôt pour que la GRC se permette de porter un vêtement aussi symbolique.
C’est le cas de Audrey-Lise Rock-Hervieux. «La GRC avait un grand rôle à jouer lors de l’époque des pensionnats. Peut-être qu’ils voient ça comme un geste de réconciliation, mais moi je trouve ça déplacé. Je suis vraiment contre» a-t-elle confié aux As.
Pour l’instant, la GRC n’a fait aucun autre commentaire sur le sujet. Si jamais cette situation change, je te tiendrai au courant!
Et toi, possèdes-tu un objet ou un vêtement qui a une signification particulière à tes yeux?