Atelier philo: À quoi servent les taxes et les impôts?
Récemment, dans une vidéo adressée aux As, on expliquait le principe des taxes et des impôts. On proposait ensuite aux enfants un jeu leur permettant de prendre conscience de l’utilité de ceux-ci.
Les impôts sont un peu comme les fondations d'une maison : ils soutiennent tout ce qui rend notre société agréable à vivre pour chacun. En donnant une partie de notre argent au gouvernement, nous aidons à financer des choses importantes pour toutes et tous, comme les écoles, les hôpitaux ou les parcs publics. Par exemple, grâce aux impôts, nous avons des enseignantes et enseignants pour nous apprendre de nouvelles choses, des médecins pour nous soigner et des parcs où nous pouvons goûter aux plaisirs des jeux et des loisirs. En payant nos taxes et nos impôts, nous contribuons donc à ce que notre société puisse fonctionner et à ce que chacun puisse avoir ce dont il a besoin pour vivre en sécurité, à égalité avec les autres et sans que cela représente un coût exorbitant. En d’autres termes, les taxes et les impôts sont un ciment du bien commun.
Avec cette activité, vous aurez l’occasion de dialoguer avec vos élèves sur ce sujet qui peut sembler - en apparence - abstrait et éloigné de leurs préoccupations quotidiennes. En allant au-delà des apparences, vous leur permettrez alors de prendre conscience et de réfléchir à plusieurs questions liées à une réalité centrale de leur future vie d’adulte.
Type de tâche: Atelier philo
Durée approximative: 60 minutes
Consigne
Faire écouter à vos élèves la vidéo de Jean-Chat. Demandez-leur ensuite de formuler, par petite équipe de deux, une question philosophique qui renvoie, directement ou indirectement, au thème des taxes et des impôts.
Les critères d’une telle question sont simples :
- elle doit être ouverte
- elle n’a pas une seule « bonne » réponse ni de réponse définitive
- elle doit pousser à la réflexion
- elle doit être universelle (autrement dit, concerner tout le monde).
En choisissant une de leurs questions, proposez-leur alors un moment de discussion dont le but n’est pas de trouver la bonne réponse ni de convaincre les autres de penser comme elles ou eux. Mais plutôt de donner du sens, ensemble, à une question complexe.
Voici une liste de questions qui pourraient vous être utiles pour relancer les échanges de vos élèves. Vous n’êtes pas obligé.es de toutes les utiliser évidemment ! Vous êtes libres d’en piger quelques-unes, en fonction des directions empruntées avec vos élèves dans la discussion.
En somme, elles sont juste là en cas de besoin, afin d’amener vos élèves à approfondir ou à nuancer leurs réflexions. Mais aussi à prendre conscience qu’ils sont capables de réfléchir et de donner du sens à une question complexe qui concerne toutes et tous, eux qui sont des adultes en devenir.
- Les membres d’une société sont-ils tous égaux?
- Qu’est-ce qui permet de réduire les inégalités dans une société?
- Comment une société peut-elle prendre soin de ses membres les plus faibles?
- Qu’est-ce qu’une société injuste?
- Qu’est-ce qu’une société juste?
- Que signifie le mot «empathie»?
- Que signifie le mot «solidarité»?
- Y a-t-il des situations où on décide parfois de faire passer les envies des autres avant les nôtres?
- Y a-t-il des situations où aider les autres peut aussi être dans notre intérêt?
- Dans la vie, y a-t-il des choses qui méritent d’être partagées, plutôt que d’appartenir seulement à certaines personnes?
- Dans la vie, y a-t-il des choses qui appartiennent à tout le monde?
- Comment une société peut-elle donner la même chance d’épanouissement à tout le monde?
Liens avec le programme
La notion de bien commun est ancrée au cœur du programme de CCQ. En explorant, examinant et réfléchissant à de nombreuses thématiques, l’objectif du cours est en effet d’outiller les élèves à pouvoir, entre autres, exercer leur citoyenneté et mobiliser des aptitudes pour mieux vivre ensemble.
Au 2e et au 3e cycle, un des objectifs consiste à apprendre aux élèves à comparer des points de vue. Les élèves sont ainsi, notamment, invités à identifier des divergences ou des tensions, mais aussi à identifier des points de vue ainsi que les idées et les repères qui leur sont associés. L’égalité, la justice, le partage, la redistribution, l’intérêt général ou encore la solidarité sont quelques-uns des concepts qui pourront ainsi être abordés et discutés avec les élèves.
Si vous n’avez jamais mené de discussion philo avec vos élèves, voici quelques repères pour que celle-ci se déroule au mieux.
La philo: comment on fait?
- Faire de la philo ce n’est pas juste parler, discuter ou dire ce qu’on pense. Ce n’est pas non plus empiler ou juxtaposer des opinions ou des idées, en prenant un air sérieux. C’est autre chose : il s’agit plutôt d’un dialogue, où on essaie de penser ce qu’on dit. Et pas juste de dire ce qu’on pense !
- Pour penser de façon critique, on peut s’appuyer sur des habiletés de pensée comme : définir les mots dont on parle, donner des exemples et des contre-exemples, mais aussi réfléchir aux conséquences et aux implications de ce qu’on dit.
- D’autres aptitudes sont importantes à développer : reformuler ses idées ou celles des autres (pour s’assurer qu’on se comprend bien), donner des raisons quand on avance une idée, ou encore identifier des critères permettant de classer nos idées et de les distinguer entre elles.
- En philosophie, il est primordial de se méfier des évidences, des réponses toutes faites et des vérités qu’on voudrait nous imposer. On essaie autant que possible de décrypter et de déconstruire les préjugés, les stéréotypes et idées présentées comme « l’évidence », le « gros bon sens » ou « ce que tout le monde sait ».
- En philosophie, le but n’est pas de convaincre, mais de comprendre. C’est aussi de comprendre en quoi les sujets dont on parle et les questions qui en découlent nous concernent toutes et tous.
- Une chose essentielle : on découvre petit à petit qu’il est impossible (et heureusement !) d’arriver à des réponses qui sont « bonnes », définitives ou identiques pour chacun. Les réponses deviennent plus comme un horizon vers lequel on tend plutôt que comme un résultat qu’on voudrait obtenir.
Réalisé avec le soutien du