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atelier philo de gilles abel: renard qui récléchit
Culture et citoyenneté
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Atelier philo: Comment parler de la grève en classe?

Publié le 6 décembre 2023 à 13h00
Culture et citoyenneté
Avatar de l'utilisateur Gilles Abel, philosophe pour enfants
Gilles Abel, philosophe pour enfants

Comment parler de la grève en classe?

Depuis quelques semaines, il y a un sujet d’actualité auquel sont confrontés directement vos élèves: celui de la grève des enseignant.es et des employé.es du secteur public. Ils et elles sont en effet directement concerné.es par les conséquences de cette grève.  

Certes, il n’est pas aisé de réfléchir à un sujet au moment précis où on est en train de le vivre. Le recul nécessaire à la réflexion n’est pas évident. Faire preuve de la plus grande impartialité possible, pour les enseignant.es souhaitant aborder ce sujet, ne l’est pas davantage.  

Toutefois, comme pour n’importe quelle question sensible qui interpelle les enfants, il peut être important, d’essayer - autant que possible - d’ouvrir à l’école un espace permettant d’adresser ce qui les interroge.

Qui plus est, en 5e année, le programme du cours de CCQ prévoit d’aborder spécifiquement la question des principes démocratiques et d’une série d’enjeux qui y sont liés: majorité, représentation, participation, parmi d’autres.  Il s’agit aussi de pouvoir leur faire découvrir les différents paliers gouvernementaux et le système électoral, les espaces et les expériences de participation démocratique (écoles, groupes de pairs, groupes citoyens, groupes de la société civile, etc.).

Voici donc une activité dont l’enjeu est de démêler les nœuds, de développer son sens critique et de donner du sens face à une réalité qui, souvent, peut paraître confuse et difficile à comprendre.  Et qui ne peut se réduire à une vision en noir et blanc.

Type de tâche : Atelier philo

Durée approximative :  50 minutes

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Consignes

Proposez à vos élèves de lire l’article Ce n’est pas fini! 7 autres journées de grève pour les profs! et d’écouter la vidéo Pourquoi manifester?

Demandez-leur ensuite de formuler, par petite équipe de deux ou trois, une question philosophique.

Les critères d’une telle question sont simples :

 

  • elle doit être ouverte
  • elle n’a pas une seule « bonne » réponse ni de réponse définitive 
  • elle doit pousser à la réflexion 
  • elle doit être universelle (autrement dit, concerner tout le monde).

En choisissant une de leurs questions, proposez-leur alors un moment de discussion dont le but n’est pas de trouver la bonne réponse ni de convaincre les autres de penser comme elles ou eux. Mais plutôt de donner du sens, ensemble, à une question complexe. 

Voici une liste de questions qui pourraient vous être utiles pour relancer les échanges de vos élèves.  Vous n’êtes pas obligé.es de toutes les utiliser évidemment ! Vous êtes libres d’en piger quelques-unes, en fonction des directions empruntées avec vos élèves dans la discussion.

En somme, elles sont juste là en cas de besoin, afin d’amener vos élèves à approfondir ou à nuancer leurs réflexions.  

  1. Comment faire pour définir une injustice?
  2. Comment peut-on réagir face à une injustice?
  3. Y a-t-il des réactions plus efficaces que d’autres face à l’injustice?
  4. Quelle est la différence entre agir et réagir ?
  5. Y a-t-il une différence entre agir seul et agir à plusieurs ?
  6. Comment faire pour ne pas tomber dans un sentiment d’impuissance face à l’injustice?
  7. Comment se faire entendre quand on est un enfant?
  8. Est-il parfois nécessaire de déranger pour se faire entendre? 
  9. Comment placerais-tu ces différentes actions sur une échelle, en utilisant le critère de l’impact qu’elles auraient face à une injustice : parler, sensibiliser, manifester, militer, déranger, bloquer, débattre, négocier?
  10. Peut-on parfois avoir le goût de réagir face à des injustices qui ne nous touchent pas directement?
  11. Quand on est en désaccord avec d’autres personnes, est-ce facile de trouver un compromis?

Si vous n’avez jamais mené de discussion philo avec vos élèves, voici quelques repères pour que celle-ci se déroule au mieux.

La philo : comment on fait ?

  1. Faire de la philo ce n’est pas juste parler, discuter ou dire ce qu’on pense. Ce n’est pas non plus empiler ou juxtaposer des opinions ou des idées, en prenant un air sérieux.  C’est autre chose : il s’agit plutôt d’un dialogue, où on essaie de penser ce qu’on dit.  Et pas juste de dire ce qu’on pense !
  2. Pour penser de façon critique, on peut s’appuyer sur des habiletés de pensée comme : définir les mots dont on parle, donner des exemples et des contre-exemples, mais aussi réfléchir aux conséquences et aux implications de ce qu’on dit.
  3. D’autres aptitudes sont importantes à développer : reformuler ses idées ou celles des autres (pour s’assurer qu’on se comprend bien), donner des raisons quand on avance une idée, ou encore identifier des critères permettant de classer nos idées et de les distinguer entre elles.
  4. En philosophie, il est primordial de se méfier des évidences, des réponses toutes faites et des vérités qu’on voudrait nous imposer.  On essaie autant que possible de décrypter et de déconstruire les préjugés, les stéréotypes et idées présentées comme « l’évidence », le « gros bon sens » ou « ce que tout le monde sait ».  
  5. En philosophie, le but n’est pas de convaincre, mais de comprendre.  C’est aussi de comprendre en quoi les sujets dont on parle et les questions qui en découlent nous concernent toutes et tous.
  6. Une chose essentielle : on découvre petit à petit qu’il est impossible (et heureusement !) d’arriver à des réponses qui sont « bonnes », définitives ou identiques pour chacun.  Les réponses deviennent plus comme un horizon vers lequel on tend plutôt que comme un résultat qu’on voudrait obtenir.

Ce qui est en jeu dans cette question

Au-delà des réflexions que suscite cette question, voici 3 enjeux importants lorsqu’on examine une thématique comme la grève.  Évidemment, il est impossible de dire si une grève est, en soi, « bonne » ou « mauvaise ».  Cela dépend en effet toujours du contexte dans lequel elle s’inscrit.  Toutefois, ces 3 enjeux sont importants à garder en tête lorsqu’on s’interroge sur le bien-fondé de celle-ci.

1. Une grève c’est un rapport de forces. Face à des injustices ou à un ras-le-bol face à des conditions de travail, la grève peut être vue comme un chaudron qui déborde. Celui-ci s’est rempli pendant longtemps et, à un moment, la patience atteint ses limites pour les travailleurs. Ceux-ci veulent se faire entendre et montrer qu’ils ont du pouvoir et de la force pour faire « plier » leurs employeurs. Et faire en sorte que la situation s’améliore pour pouvoir exercer leur métier dans de meilleures conditions. La grande question se pose alors de savoir dans quel sens va peser ce rapport de forces entre eux et leurs employeurs.  Et quels compromis seront possibles pour rétablir un équilibre entre les deux.

2. Une grève c’est un mouvement social, qui concerne d’abord deux « camps » qui s’affrontent : des travailleurs et des employeurs. On pourrait donc penser qu’eux seuls sont concernés, mais ce n’est pas le cas. Une grève est en effet toujours une façon de mettre en évidence certains déséquilibres qui concernent tout le monde: les travailleurs et les employeurs, bien entendu, mais aussi la société dans son ensemble. L’exemple de la grève des enseignant.es l’illustre: elle les concerne et elle concerne le gouvernement, mais aussi les élèves et leurs parents. Mais cette grève renvoie aussi à la façon dont le métier d’enseignant.e est perçu dans l’ensemble de la société. On peut aussi observer que certaines grèves va parfois faire « tâche d’huile », au sens où elle va donner envie à d’autres métiers d’exprimer les mêmes demandes que les grévistes. On parlera alors parfois de grève générale.  

3. Une grève c’est un dilemme, c’est-à-dire une choix à faire entre deux options dont aucune n’est idéale. En effet, décider de ne plus travailler n’est pas une décision simple, car elle a des conséquences importantes qui peuvent faire hésiter à arrêter le travail, surtout pour une période longue ou illimitée: perte de salaire pour les travailleurs, mise à l’arrêt de secteurs importants de la société (lors d’une grève des transports par exemple), impacts sur l’économie ou l’industrie, etc

Si on prend l’exemple des enseignant.es, un tiraillement existe entre:

  • leurs revendications, c’est-à-dire les changements qu’ils demandent : de meilleures conditions de travail, le respect de leur métier, des augmentations de salaires ;
  • les conséquences directes sur les élèves : retards d’apprentissages, risque de décrochage scolaire ou encore obstacles à leur développement ; mais aussi sur les enseignant.es : perte de salaire, retard à rattraper, sanctions éventuelles, etc
  • les conséquences indirectes sur les parents : qui doivent garder leurs enfants et qui, à leur tour, ne peuvent pas travailler (ou doivent travailler moins, lorsqu’ils sont en télétravail)

La décision de faire grève n’est donc pas facile à prendre. 

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