Atelier philo: Pourquoi est-il difficile de résister aux rabais?
Ce vendredi 24 novembre aura lieu le Black Friday. A cette occasion, nous vous proposons de réfléchir à la place qu’occupe la publicité, dans la vie des enfants comme dans la nôtre. En effet, il paraît important qu’à l’école vos élèves soient amenés à réfléchir à la façon dont fonctionne la publicité et à la place qu’elle occupe dans notre société.
Avec le développement des outils numériques, des médias sociaux, de l’intelligence artificielle - notamment - mais aussi face aux défis climatiques et écologiques qui existent et vont continuer à s’accentuer, il incombe à l’école de sensibiliser encore davantage les élèves aux enjeux liés à la publicité et à la consommation, dans le monde d’aujourd’hui et pour celui de demain.
Cela leur permettra également de développer leur esprit critique. Ils pourront alors grandir en devenant non pas les « proies » d’un système économique qui voudrait les réduire à leur seule identité de consommateur, mais bien plutôt des citoyens capables d’exercer leur pouvoir de réflexion et d’action, face au monde qui les entoure.
Type de tâche: Atelier philo
Durée approximative: 50 minutes
Consigne
Proposez à vos élèves de lire l’article Pourquoi est-il difficile de résister aux rabais? de notre collaboratrice Camille.
Demandez-leur ensuite de formuler, par petite équipe de deux, une question philosophique.
Les critères d’une telle question sont simples :
- elle doit être ouverte
- elle n’a pas une seule « bonne » réponse ni de réponse définitive
- elle doit pousser à la réflexion
- elle doit être universelle (autrement dit, concerner tout le monde).
En choisissant une de leurs questions, proposez-leur alors un moment de discussion dont le but n’est pas de « trouver la bonne réponse » ni de « convaincre les autres de penser comme nous ». Mais plutôt de donner du sens, ensemble, à une question complexe.
Voici une liste de questions qui, en outre, pourraient vous être utiles pour relancer les échanges de vos élèves. Vous n’êtes pas obligé.es de toutes les utiliser évidemment. Vous êtes libres d’en piger quelques-unes, en fonction des directions empruntées avec vos élèves dans la discussion!
En somme, elles sont juste là en cas de besoin, afin d’amener vos élèves à approfondir ou à nuancer leurs réflexions. Mais aussi à développer leur sens critique.
- Pourquoi aime-t-on acheter des choses ?
- Est-on vraiment libre de choisir ce qu’on achète ?
- La publicité peut-elle parfois nuire au bien-être ou à l’image de soi de certaines personnes ?
- Quand des vedettes ou des influenceurs/influenceuses nous poussent acheter des choses, doit-on toujours les écouter ?
- Est-ce facile de ne pas imiter les gens qu’on admire ?
- Quelle est la différence entre être influencé et être manipulé ?
- Quelle est la différence entre informer et promouvoir ?
- Un enfant est-il plus influençable qu’un adulte par rapport à la publicité ?
- Au Québec, la loi interdit la publicité à but commercial aux jeunes de moins de 13 ans. Pour quelle(s) raison(s) à ton avis ?
- Comment faire la différence entre nos besoins et nos envies ?
- Acheter est-ce que c’est toujours un choix ou est-ce parfois une pulsion ?
- Acheter des choses nous rend-il forcément plus heureux ?
- Acheter des choses est-il parfois une façon de nous faire accepter par les autres ?
- Que penses-tu de la phrase suivante (qu’on utilise parfois pour décrire les réseaux sociaux) : « quand c’est gratuit, c’est que c’est toi le produit » ?
- Quelles sont, selon toi, les conséquences de la consommation sur l’environnement et la planète ?
- Peut-on apprendre à « acheter mieux » ?
Au programme!
De plus, le programme du cours de Citoyenneté et Culture Québécoise prévoit justement deux thématiques pertinentes à cet égard:
En 3e année, celle de la fiabilité de l’information sur les plateformes numériques permet d’aborder les types d’informations (faits et opinions, publicité, etc.), les types de sources (médias d’information, sites commerciaux, blogues personnels, etc.), les intentions des producteurs ou des publicitaires et enfin les critères de fiabilité de l’information.
En 4e année, plusieurs enjeux liés à la consommation sont à examiner: les fonctions de la consommation (comme réponse à des besoins fondamentaux et à des désirs ou comme indice de reconnaissance et d’appartenance à un groupe), la consommation matérielle et le rapport aux objets ou encore les enjeux environnementaux de la consommation.
Si vous n’avez jamais mené de discussion philo avec vos élèves, voici quelques repères pour que celle-ci se déroule au mieux.
La philo : comment on fait ?
- Faire de la philo ce n’est pas juste parler, discuter ou dire ce qu’on pense. Ce n’est pas non plus empiler ou juxtaposer des opinions ou des idées, en prenant un air sérieux. C’est autre chose : il s’agit plutôt d’un dialogue, où on essaie de penser ce qu’on dit. Et pas juste de dire ce qu’on pense !
- Pour penser de façon critique, on peut s’appuyer sur des habiletés de pensée comme : définir les mots dont on parle, donner des exemples et des contre-exemples, mais aussi réfléchir aux conséquences et aux implications de ce qu’on dit.
- D’autres aptitudes sont importantes à développer : reformuler ses idées ou celles des autres (pour s’assurer qu’on se comprend bien), donner des raisons quand on avance une idée, ou encore identifier des critères permettant de classer nos idées et de les distinguer entre elles.
- En philosophie, il est primordial de se méfier des évidences, des réponses toutes faites et des vérités qu’on voudrait nous imposer. On essaie autant que possible de décrypter et de déconstruire les préjugés, les stéréotypes et idées présentées comme « l’évidence », le « gros bon sens » ou « ce que tout le monde sait ».
- En philosophie, le but n’est pas de convaincre, mais de comprendre. C’est aussi de comprendre en quoi les sujets dont on parle et les questions qui en découlent nous concernent tous et toutes.
- Une chose essentielle : on découvre petit à petit qu’il est impossible (et heureusement !) d’arriver à des réponses qui sont « bonnes », définitives ou identiques pour chacun. Les réponses deviennent plus comme un horizon vers lequel on tend plutôt que comme un résultat qu’on voudrait obtenir.
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