Le mot en N : un mot qui fait jaser! 📣🤫
À la mi-novembre, des élèves du collège de Maisonneuve ont posté une lettre sur le site internet de la Société Générale des étudiants de leur collège. Ils voulaient signaler un malaise qui s’est produit pendant un de leurs cours. En fait, leur professeure a utilisé le mot en N.
Un mot Ă ne pas utiliser!
Le mot en N ou plutôt le mot « nègre » a une signification très blessante pour les personnes noires. Avant, ce mot était utilisé pour désigner les esclaves. C’est-à -dire ceux qui étaient maltraités, vendus et forcés de travailler dans des plantations.
Dans plusieurs dictionnaires comme Antidote, le mot en N est dans la catégorie des mots péjoratifs. On entend par péjoratif, des mots ou expressions qui ont un sens négatif. Et Antidote précise que ce mot provient d’un « français vieilli ». C’est donc un langage qui est passé date et qu’il ne faut plus utiliser.
Donc les élèves noirs et même d’autres élèves se sont sentis gênés lorsque la professeure de leur cours de langue l’a employé plusieurs fois. Ils ont essayé de lui expliquer que la situation était inconfortable pour eux. Mais la professeure a continué son cours sans tenir compte de leurs remarques. Selon elle « si les personnes noires pouvaient le dire, alors elle aussi ».
La liberté d’expression
Cette notion avait beaucoup fait parler d’elle en été 2020. Tout a commencé à l’université d’Ottawa, lorsque Mme Verushka Lieutenant-Duval avait employé le mot en N lors d’un de ses cours. Il y a eu plusieurs réactions négatives et elle a même reçu des menaces. L’université a donc décidé de la suspendre. Mais cette fois, ce sont 34 professeurs qui ont signé et publié une lettre pour la soutenir.
Faut-il donc interdire TOUS les mots péjoratifs?
C’est sûr que les personnes qui dénoncent l’utilisation du mot en N ne veulent pas bannir tous les mots négatifs du dictionnaire. Leur objectif n’est pas non plus d’empêcher les professeurs d’enseigner comme ils veulent. Mais le mot en N est un mot associé à beaucoup trop de blessures. Et ça, il ne faut pas l’oublier.
C’est comme un bobo qui essaie de cicatriser, mais qu’on arrache la peau chaque jour, il se remettra à saigner encore et mettra beaucoup plus de temps à guérir qu’un bobo qu’on laisse tranquille sans y toucher.
Du coup, il faudrait que l’emploi de ce mot soit fait dans un cadre respectueux et bienveillant envers tout le monde. Surtout avec les tensions que l’on connait depuis l’an dernier. Il nous revient donc à nous les jeunes générations d’être plus tolérantes et aussi respectueuses de ce qui fait mal aux autres.