Comme tu le sais, aux As de l’info, nous sommes convaincus de l’intelligence des enfants. L’outil principal de la réflexion, le cerveau, est formidable! Malheureusement, son fonctionnement est parfois perturbé par une chose qui porte un nom un peu bizarre: les biais cognitifs.

Les QUOI?!

Quand notre cerveau est confronté à certains défis, il utilise des stratégies pour les résoudre. Il prend parfois des raccourcis. Des raccourcis de pensée, c’est  ça qu’on appelle les biais cognitifs. Ces raccourcis peuvent parfois être utiles. Mais parfois, ils peuvent aussi être des solutions de facilité qui nous empêchent de voir la réalité qui est plus compliquée.

Je te propose de découvrir aujourd’hui un nouveau raccourci qui porte le nom un peu compliqué de phénomène Eaton-Rosen. On peut aussi l’appeller «l’effet de rime». Il renvoie à l’idée que la valeur d'une phrase est liée à la rapidité et à la facilité avec lesquelles on va la retenir. C’est vrai que les maximes et les phrases en rimes sont souvent plus faciles à retenir! Notre cerveau va donc souvent les juger comme plus vraies!

Prenons un exemple de l’actualité récente. À la fin du mois d’août, Éric Duhaime, le chef du Parti conservateur du Québec, a lancé une campagne intitulée «Mon char, mon choix!». 

En lançant cette campagne, le Parti conservateur du Québec souhaite faire reculer le gouvernement, qui veut interdire la vente de véhicules à essence neufs à partir de 2035. Le Parti conservateur considère qu’il n’y a pas assez de bornes de recharge pour les voitures électriques, que cette technologie est inadéquate en hiver, et que les voitures électriques sont trop chères. 

Il ne parle donc que des inconvénients de ce règlement. Et il suppose que le seul but de cette loi est de restreindre la liberté des gens.

Un slogan qu’on écoute, on l’oublie pas pantoute!

L’effet de rime n’est pas forcément un problème en soi. On le retrouve d’ailleurs souvent dans la publicité. La facilité à retenir un slogan est en effet très importante pour les marques. Toutefois, lorsque le slogan vise à présenter un problème complexe de façon simpliste, cela mérite réflexion.

C’est ce qui se passe avec Éric Duhaime et son parti. Le slogan qu’il a choisi est un bon exemple de ce phénomène Eaton-Rosen car il est facile à retenir et séduisant. Toutefois, cet effet de rime est problématique. Il laisse croire, en effet, que de grands enjeux comme la crise climatique, la place de la voiture dans nos vies et la responsabilité du gouvernement peuvent être réduits à une phrase qui punche comme «Mon char, mon choix»!    

À ton tour maintenant! Aurais-tu un exemple d’un slogan facile à retenir?