Une journaliste en Israël répond à tes questions sur la guerre
Comme tu le sais peut-être, une guerre a été déclenchée cette fin de semaine, au Proche-Orient. Elle oppose le pays d’Israël au Hamas. La journaliste canadienne Anaïs Elboudjaïni, qui est présentement en Israël, a accepté de répondre aux questions que vous lui avez laissées.
Anaïs, merci beaucoup de prendre le temps de nous expliquer ce qui se passe en Israël, où tu es présentement. D’ailleurs, lectrice_eternelle voudrait savoir si tu es en sécurité?
Oui. Il faut savoir que tous les nouveaux bâtiments de Tel-Aviv possèdent un abri anti-missile. C’est une pièce dans l’appartement ou la maison pour se réfugier quand il y a des tirs de roquettes. Ça ressemble à une chambre normale, sauf qu’elle est sécuritaire, avec une porte solide et du ciment contre la fenêtre. Quand on entend une sirène qui résonne très fort dans le quartier, c’est signe qu’il faut se réfugier dans cette pièce.
Peux-tu nous rappeler ce qui s’est passé, hier?
Très tôt le matin, il y a eu plusieurs centaines de roquettes (missiles) qui ont été lancées à partir de la bande de Gaza sur Israël, et ça s’est poursuivi dans la journée. Il y a aussi eu des militants palestiniens qui sont entrés sur le territoire israélien à partir d’un territoire, appelé la bande de Gaza.
Dans cette vidéo filmée par Anaïs, tu peux voir des roquettes lancées par le Hamas sur Israël. Ces roquettes ont été interceptées par le système de défense israélien qu’on appelle “le dôme de fer”.
C’est quoi la bande de Gaza?
La bande de Gaza est un territoire palestinien que des organisations internationales décrivent comme «une prison à ciel ouvert». Depuis 15 ans, les gens qui vivent là (Palestiniens) n’ont pas de liberté de mouvement et ne peuvent pas entrer en Israël dont les frontières sont fermement gardées par l’armée. C’est pour ça que ça a pris tout le monde de court. C’est du jamais vu que des militants palestiniens aient réussi à entrer dans le territoire israélien en déjouant l’armée.
Le premier ministre israélien a réagi en déclarant l’état de guerre.
Nous t’avons expliqué les origines de ce conflit dans cet article. Relis-le ici.
Comment as-tu vécu cette journée?
Ce sont les sirènes qui m’ont réveillée le matin. J’ai dû me mettre à l’abri quelque fois pendant la journée. J’étais ici en vacances, comme touriste. Mais comme je suis journaliste indépendante, j’ai des amis, comme les As de l’info, qui m’ont contactée pour faire des entrevues.
Est-ce que tu as eu peur?
J’ai plus ressenti de la tristesse. Ça m’a vraiment rendue triste, parce que c’est un conflit qui dure depuis trop longtemps, et que des enfants sont morts, des deux côtés. C’est ça, la guerre. C’est des civils qui perdent la vie.
Est-ce que tout le monde veut la guerre, du côté israélien et du côté palestinien?
Non! Il y a des gens qui demandent un cessez-le-feu. Cette guerre, ce n’est vraiment pas le désir de tout le monde, parce qu’on sait qu’il y aura des conséquences graves, des familles brisées.
Tigresse et zaza17 pensent qu’il y a d’autres solutions que les armes. Pourquoi les deux camps ne discutent pas pour régler leur conflit?
Il y a déjà eu des tentatives de discussions, des accords de paix. Le problème, c’est qu’il y a des gens avec des positions très tranchées, autant chez les politiciens que dans la population. Il y a beaucoup de haine de chaque côté, alors c’est plus difficile de s’asseoir et de parler. Mais c’est sûr qu’il y aurait des solutions.
Book Power se demande s’il n’y aurait pas un territoire vierge plus grand à donner aux Palestiniens. La Terre est si grande… Qu’en penses-tu?
Ça serait très compliqué, parce que les Palestiniens ont été chassés de chez eux. Je crois qu’ils diraient: Pourquoi c’est à nous de partir? C’est ça, l’enjeu: les deux parties se disputent le même territoire, et l’un et l’autre ne veulent pas bouger.
Mais est-ce que ça se peut, un Israélien et un Palestinien amis?
Oui! Il y en a. Mais il y a des défis, parce que les Palestiniens ont moins de droits et vivent en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. C’est difficile pour eux de se déplacer, alors ça limite les contacts entre Israéliens et Palestiniens. Ça n’aide pas à créer des amitiés entre les deux camps.
Et toi Anaïs, que vas-tu faire?
Je vais partir dès que possible. Je ne veux pas être prise ici dans une guerre qui empire. Les vols ont repris aujourd’hui alors je vais tenter de prendre l’avion. Sinon je vais penser à un plan B.
Un immense merci à Anaïs pour sa grande générosité, de la part de tous nos lecteurs et lectrices. Nous espérons son retour rapide à la maison. Nos pensées vont aussi à tous ceux qui sont affectés par cette terrible guerre.
Si la situation te stresse ou que tu te poses encore des questions, tu peux aller lire cet article de Gilles Abel, notre collaborateur qui est un philosophe pour enfants.