Evguéni Prigojine est surtout connu pour diriger une sorte d’armée privée appelée le groupe Wagner. Ce groupe serait composé d’environ 25 000 mercenaires qui effectuent des opérations militaires pour la Russie.

Evguéni Prigojine et le groupe Wagner ont beaucoup aidé Vladimir Poutine dans la guerre en Ukraine. En fait, ce sont eux qui lui ont apporté le plus de victoires récemment. En effet, l’armée régulière de la Russie, surtout composée de jeunes soldats sans expérience, a connu beaucoup de difficultés sur le champ de bataille.

Et c’est de cette situation qu’Evguéni Prigojine a tenté de profiter la fin de semaine dernière…

Revirement de situation 😳

Vendredi, le chef du groupe Wagner annonce que ses troupes ont été attaquées… par l’armée russe! Pourtant, ils sont du même côté! Selon Prigojine, un «grand nombre» de ses hommes seraient morts dans l’attaque.

La Russie nie avoir commis cet acte, mais Prigojine déclare quand même qu’il y aura «des conséquences» pour les coupables.

Puis, samedi, coup de tonnerre: Prigojine annonce que ses soldats ont pris le contrôle d’un important centre de commandement de l’armée russe. Il prétend que l’opération s’est déroulée «sans aucun coup de feu» et que les soldats russes ont même accueilli ses troupes en «héros».

Vladimir Poutine accuse immédiatement Prigojine de trahison envers la Russie et dit qu’il paiera cher cet affront. Décidément, la relation entre les deux hommes s’est rapidement détériorée…

Une révolte… qui n’arrive pas

Après cet épisode, Evguéni Prigojine annonce que son armée et lui se dirigent vers Moscou, la capitale du pays. Il invite les Russes, notamment les soldats, à se joindre à lui dans une «marche pour la justice» afin de «mettre fin au désordre» qui règne en Russie.

Beaucoup d’experts voient en cette annonce un appel à mener un coup d’État contre le gouvernement de Vladimir Poutine.  Dans les rues, les Russes se prennent en photo avec les membres du groupe Wagner. Pendant ce temps, le président russe est introuvable. Est-ce la fin de son règne?

Cependant, alors que Prigojine n’est plus qu’à 200 km de Moscou, on apprend qu’une entente a été conclue entre ce dernier et Alexandre Loukachenko, le président de la Biélorussie. C’est un pays voisin, l’un des alliés principaux de la Russie.

L’entente dit qu’Evguéni Prigojine doit s’exiler en Biélorussie. En échange, ses hommes et lui ne seront pas poursuivis en justice pour leur trahison.

Mardi, le président Loukachenko a annoncé que Prigojine était bien arrivé en Biélorussie.

Quelles conséquences pour Poutine?

Mais donc, il ne s’est rien passé? Qu’est-ce que ça change pour Vladimir Poutine?

En fait, cette histoire change beaucoup de choses. La révolte d’Evguéni Prigojine a démontré qu’il était possible de déstabiliser le pouvoir du président russe. En l’espace de quelques heures, 25 000 hommes ont neutralisé l’armée russe au grand complet et ont presque atteint le Kremlin. On n’était sûrement pas très loin d’un affrontement armé au beau milieu de la capitale!

De plus, il est peu probable que le groupe Wagner retourne combattre en Ukraine après ce qui vient de se passer. Cela risque de compliquer les choses pour Poutine, car il comptait en grande partie sur ces combattants pour gagner la guerre.