300 kilomètres pour la guérison et la réconciliation
Il y a une semaine, je t’ai parlé de la Marche Mamu Nikantetau, qui signifie «Avançons ensemble» en innu-aimun. Après avoir parcouru 300 kilomètres, les marcheurs sont arrivés aujourd’hui dans la communauté de Maliotenam, sur la Côte-Nord. Ce n’est pas un hasard s’ils sont arrivés lors de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Parmi les treize marcheurs, il y avait des Autochtones et des allochtones. Ensemble ils désirent avancer vers une société dans laquelle la cohabitation entre ces cultures sera plus harmonieuse.
Je te présente quelques marcheurs :
Marie-Catherine Picard
Mikue Frédéric Jourdain
Tatiana Jourdain-Rock
Marco Bacon
Évangéline Bellemare
Sébastien Méthot
Au cours du trajet, les marcheurs ont attaché des rubans à leurs bâtons de marche. Sur ces rubans, ils ont écrit le nom de leurs ancêtres ou de survivants des pensionnats pour Autochtones. Le but est de continuer le chemin vers la guérison malgré les grandes blessures de la colonisation qui a tenté de leur enlever leur culture, leur langue et leur mode de vie. En ayant leurs noms sur leurs bâtons, ils montrent que leur identité autochtone est toujours vivante et qu’ils désirent vivre dans un monde dans lequel elle sera respectée.
Le 28 septembre, le groupe a marché 42 kilomètres, de Baie-des-Homard à Rivière-Brochu, tout en portant le portrait de Joyce Echaquan et la couleur mauve. Joyce Echaquan est une femme atikamekw qui est morte à l’Hôpital de Joliette le 28 septembre 2020, alors qu’elle était victime de racisme par certains membres de personnel médical. Les marcheurs ont donc porté sa photo afin de continuer de faire entendre sa voix pour que chaque personne soit traitée avec respect dans le système de santé.
Ce long trajet est important même pour ceux qui ne marchent pas. Plusieurs membres des communautés autochtones sont fiers des marcheurs. De les voir se déplacer sur le territoire de leurs ancêtres leur permet à eux aussi de continuer leur processus de guérison. Les marcheurs ont choisi de partir de Pessamit pour arriver à Maliotenam, car il y a eu un pensionnat pour Autochtones de 1952 à 1971, soit pendant 19 ans.
Le directeur général de l’organisme Puamun Meshkenu, Jay Launière-Mathias, croit qu’il ne s'agit pas de la dernière marche. En effet, il a l’intention de répéter l’expérience chaque année. À suivre pour savoir quel sera le trajet l’année prochaine!