Ces temps-ci, sur les réseaux sociaux, on me suggère souvent des vidéos… de gens qui goûtent à des nouvelles saveurs de raisins. La grappe de l’heure? Des raisins «barbe à papa». Et à en croire les réactions, le fruit a réellement une saveur de friandise… ce qui me rend TRÈS curieuse. Comment ça se peut? Est-ce qu’un scientifique-fou-expert-des-fruits injecte chaque petit raisin avec de la barbe à papa? Est-ce naturel? JE DOIS ABSOLUMENT LE SAVOIR. Alors, j’ai mis mon chapeau de détective-des-fruits et j’ai mené mon enquête. A-grappe-toi bien, voici ma raisinvestigation!

Un raisin nouveau genre 😲

La première étape de mon enquête: rencontrer le raisin. Je me rends donc à l’épicerie. Les raisins «barbe à papa» (cotton candy en anglais) m’attendent au rayon des fruits. Voici ce que je remarque: 

• La grappe est environ deux fois plus chère que le raisin vert «ordinaire».

• Sur l’emballage, je peux lire: «SANS OGM». Ça veut dire, en termes très simples, que personne n’a transformé le code génétique (ce qui fait qu’un raisin est un raisin) du fruit.

Mais alors, comment ça marche? À ce que je sache, de la barbe à papa, ça ne pousse pas dans la nature!

Cousins-raisins! 🍇 

De retour chez moi avec un sac de raisins «barbe à papa», je continue mes recherches en ligne. Sur l’emballage, je trouve rapidement le nom de la compagnie qui les distribue: Divine Flavor. 

Je me rends sur le site internet de Divine Flavor, où je découvre avec surprise toute une famille de raisins en folie! Non seulement il y a du raisin «barbe à papa», mais je découvre aussi ses cousins: le raisin «jelly» (ça veut dire confiture en anglais) et «gummy» (jujube). 

Ça ne fait que me rendre encore plus curieuse.

Alors je fais ce que toute bonne journaliste fait quand elle a soif de réponses: je vais à la source! Dring dring, c’est l’heure d’un appel!

Des labos, des fermes et des épiceries 🔬

C’est Michael DuPuis, porte-parole de Divine Flavor, qui me répond. Il m’apprend que la compagnie est basée en Arizona, aux États-Unis. Les raisins, eux, poussent au Mexique pendant l’été, et au Pérou et au Chili pendant l’hiver. Pourquoi? Parce que ces deux pays sont situés dans l’hémisphère Sud. Pendant notre hiver, c’est leur été et il fait chaud!

Et la chaleur, c’est un ingrédient TRÈS important pour faire pousser un bon raisin.

Au fil de notre discussion, Michael me fait découvrir un monde dont j’ignorais l’existence: celui des hybrideurs de fruits. Des gens dont le travail est de créer de nouvelles espèces de raisins. 

«Ces producteurs font beaucoup d’expériences. Ils peuvent créer des milliers de variétés, mais elles ne finissent pas toutes en épicerie. Ils ne sélectionnent que celles qui goûtent bon et qui poussent et se conservent bien», m’explique-t-il.

Dans leurs labos, les hybrideurs prennent le pollen produit par une plante, et ils l’utilisent pour en polliniser une autre. Ça crée un bébé raisin qui a des traits de ses deux parents. S’il est prometteur, on le transplante dans une «pouponnière» pour plantes, où il sera reproduit et, peut-être, croisé à son tour avec une autre espèce.

Lorsqu’un raisin est un succès, il est confié à des fermiers, qui font pousser les vignes et les cultivent. 

Mais la barbe à papa, elle vient d’où? 🔍

Michael le confirme: il n’y a pas réellement de barbe à papa (ou de confiture, ou de jujube) dans les raisins qui m’intéressent. Il m’explique que ce qui donne cette impression, c’est la texture, la couleur et la quantité de sucre du fruit. Et ces trois critères, les hybrideurs les contrôlent en choisissant quelles espèces «accoupler». Par exemple, plus un raisin a chaud, et plus il pousse longtemps, plus il est sucré. 

Une mission réussie pour détective Camille 💁‍♀️

J’ai maintenant réponse à toutes mes questions. Même si j’aimais BEAUCOUP m’imaginer un savant-fou-des-fruits, ma recherche m’a démontré que les choses ne se passaient pas tout à fait comme ça! Cette enquête m’a aussi permis de découvrir un métier dont j’ignorais tout: hybrideur. D’ailleurs, ça m’a donné une idée…

La POMMABRICOT? 🥰

Amusons-nous un peu. Inspirée par cette enquête, je me suis demandé quel serait mon fruit de rêve. Il me fait plaisir de te présenter… la pommabricot! J’adore croquer dans les pommes. Et j’aime beaucoup le goût de l’abricot, mais je déteste sa texture. Leur bébé, me semble-t-il, serait le fruit PARFAIT pour moi. Mais bon, il va falloir que je me trouve un labo, une ferme et quelqu’un qui s’y connaît…

Et toi, si tu pouvais créer un nouveau fruit (ou en mélanger deux), à quoi ressemblerait-il et que goûterait-il?