Devrait-on bannir les parents des matchs de leurs enfants?
La violence contre les arbitres est en hausse au Québec depuis quelques années. Notamment, car il a été remarqué que les parents se mêlent de plus en plus des parties de leurs enfants. Et parfois, ça dégénère. Alors, que devrait-on faire? Regardons ça ensemble!
Une minorité problématique
Avant de commencer, il est important de préciser qu’on ne parle ici que d’une très petite partie des parents. La grande majorité ne pose pas de problème et regarde les matchs de ses enfants dans le respect et le civisme.
Mais pour Sylvain Saindon, le directeur technique de Baseball Québec, cette minorité est devenue insupportable. En septembre dernier, il a publié une lettre ouverte dédiée aux parents des joueurs de baseball.
Dans sa lettre, M. Saindon parle des abus et de l’intimidation que subissent les arbitres de façon régulière. Il y énumère quelques «classiques» comme «réveille toé l’arbitre!», ou «té pourri l’arbitre!» ou encore «tu nous en dois une, ref!».
Pas seulement au Québec
De récentes enquêtes ont démontré que le phénomène ne se limite pas à ici. Une enquête de 2017 a révélé que 87% des arbitres de baseball aux États-Unis ont déjà subi des abus verbaux de la part de parents et spectateurs. Et malheureusement, beaucoup d’entre eux décident de quitter leur emploi pour cette raison.
Et là, on prend l’exemple du baseball, mais le problème est répandu dans beaucoup d’autres sports. Plusieurs arbitres et entraîneurs de hockey ont rapporté avoir été témoins d’incidents similaires, notamment.
Un cercle vicieux
Sylvain Saindon explique que ces abus ont un effet d’entraînement. En gros, plus un arbitre reçoit d’intimidation, plus son stress augmente et moins bonnes seront ses décisions pendant le match. Et moins bonnes sont ses décisions, plus il risque de recevoir de commentaires… Tu vois le cercle vicieux?
Aussi, avec autant d’arbitres qui quittent le sport, il devient de plus en plus difficile d’en trouver assez pour arbitrer tous les matchs. Il faut inverser la tendance, et vite!
Mais alors, que faire?
Décidément, il s’agit là d’un problème complexe. Pourrait-on tout simplement bannir tous les parents des matchs de leurs enfants? On s’assurerait ainsi qu’il n’y aurait plus d’intimidation provenant des gradins. Toutefois, ça voudrait dire que même les parents au comportement exemplaire devraient payer pour les actions des moins sages.
Expulser seulement certains parents, alors? Cependant, le processus pour déposer une plainte est souvent long et compliqué. Et même quand la plainte est retenue, il est difficile d'empêcher physiquement un parent de se présenter au match. Après tout, il n’y a rien d’illégal à aller voir son enfant s’épanouir en pratiquant son sport favori!
Selon M. Saindon, la meilleure solution est d’encourager les «bons» parents à contrôler ce qui se passe dans les estrades et à dénoncer les comportements indécents. Cela fonctionnera-t-il? Seul le temps nous le dira.
Et toi, as-tu déjà été témoin d’une situation d’intimidation envers un arbitre? As-tu des idées pour limiter ça?