La discrimination positive: bon ou mauvais?
Après avoir retiré le droit à l’avortement en juin 2022, la Cour suprême des États-Unis a pris la décision de mettre fin à la discrimination positive dans toutes ses universités. Cette décision historique pourrait avoir de lourdes conséquences dans les prochaines années. Mais pourquoi? Et c’est quoi la discrimination positive? On t’explique!
Comment la discrimination peut-elle être positive?
La discrimination positive est une action qui vise à éliminer les inégalités entre les individus. Comment? En favorisant certains groupes de personnes qui sont habituellement victimes de discrimination à cause de leur couleur de peau, de leurs origines ou de leur sexe, par exemple. D’une certaine manière, elle cherche à améliorer l’égalité des chances.
Je te donne un exemple. Une entreprise pourrait imposer qu’un dixième de ses nouveaux employés soient issus de la diversité. Ainsi, l’entreprise assure un bon équilibre et une bonne représentation de la population au sein de son équipe.
Dans les années 60, plusieurs universités américaines ont mis en place cette politique afin de lutter contre les discriminations raciales. Concrètement, ça veut dire que les universités pouvaient favoriser l’admission des personnes noires, hispaniques ou autochtones. L’objectif était de réduire les écarts entre les minorités ethniques et les Blancs et de lutter contre le racisme. Cela a permis à de nombreuses personnes d’aller à l’université et d’améliorer leur vie. D’ailleurs, la discrimination positive existe aussi au Canada!
Faisons un petit quiz pour voir si tu comprends bien la discrimination positive:
Avec la nouvelle décision de la Cour suprême, les universités ne pourront plus tenir compte de l’origine ethnique des candidats lors du processus d’admission des élèves. Cette décision inquiète un grand nombre de personnes.
Pourquoi mettre fin à la discrimination positive?
Les politiques de discrimination positive sont à l’origine de nombreux débats. Selon certains, ce serait une politique injuste parce qu’elle prend en compte la couleur de peau ou le sexe, plutôt que les qualifications de l’individu. Un avis partagé par 6 des 9 juges de la Cour suprême des États-Unis.
«L’étudiant doit être traité sur la base de son expérience en tant qu’individu, et non sur la base de sa race», a écrit John Roberts, le juge en chef de la Cour suprême. Même Clarence Thomas, un des juges noirs de la Cour suprême, s’oppose à la discrimination positive. Il estime que les individus ne se résument pas à la couleur de leur peau. Pourtant, il a pu entrer à l’université grâce à cette même politique quand il était plus jeune.
Donald Trump partage lui aussi cet avis. Il a déclaré sur l’application Truth Social qu’avec cette décision, les États-Unis reviennent «à un système entièrement fondé sur le mérite et que c’est ainsi que les choses doivent être». Un grand jour pour l’Amérique, selon lui.
Tout le monde n’est pas en faveur de cette décision!
Trois juges de la Cour suprême ont voté contre. Selon eux, cela aura un impact dévastateur dans les prochaines années et va même renforcer les inégalités raciales dans le domaine de l’éducation. Certaines personnes n’ont pas les mêmes chances dans la vie et l’accès aux études supérieures leur est très difficile sans ce genre de politique.
Joe Biden, le président américain, n’a pas caché son désaccord et son immense déception vis-à-vis de la décision de la Cour suprême. Selon le président des États-Unis, «la discrimination existe toujours en Amérique». Il a demandé au département de l’Éducation de tout faire pour maintenir la diversité au sein des étudiants et étudiantes du pays.
Pour de nombreux étudiants et minorités raciales, cette décision ignore leur réalité.
Une chose est sûre, la décision de mettre fin à la discrimination positive dans les universités publiques et privées va continuer de faire parler et sera forcément un des sujets abordés durant les prochaines élections.