547 pertes d’emploi: coup dur pour le journalisme en région
La semaine dernière, 547 personnes ont appris qu’elles allaient perdre leur emploi chez Groupe TVA. C’est un média d'information qui comprend plusieurs chaînes télé, dont certaines que tu connais peut-être, comme TVA, TVA Sports, LCN ou Yoopa. Parmi les gens qui vont perdre leur travail, il y a des journalistes. Pourquoi cette nouvelle attriste tant de monde? Pour répondre à mes questions, j’ai discuté avec Karine Bellerive, une ancienne journaliste qui enseigne à l’Université de Sherbrooke. Voici ce qu’elle m’a répondu.
Karine Bellerive, enseignante à l’Université de Sherbrooke
Karine, tu as toi-même travaillé comme journaliste. Peux-tu nous parler de ce que tu faisais?
J'ai travaillé dans de petites villes en tant que journaliste, où j'écrivais sur toutes sortes de sujets, comme la musique, l’actualité de la région, l’art et bien plus encore. Mon travail consistait à m'assurer que les gens savaient ce qui se passait dans leur coin!
Peux-tu nous résumer la décision du Groupe TVA?
Groupe TVA a annoncé qu'il allait réduire le nombre de personnes qui travaillent dans ses médias, en particulier dans les petites villes. C’est donc plus de 500 personnes qui ont perdu leur emploi.
Pourquoi c’est majeur, comme nouvelle?
Parce qu'elle nous fait nous poser des questions: est-ce qu’une entreprise de médias a le droit de couper autant d'emplois parce qu'elle dit ne plus avoir assez d'argent? Et puis 500 personnes qui perdent leur emploi, c'est vraiment beaucoup. On se demande ce qu’elles vont faire.
Le groupe TVA a coupé 98 postes dans ses stations télé en région. La ville de Sherbrooke, où habite Karine, est la plus touchée par ces coupures. En effet, c’est une cinquantaine de personnes qui ont perdu leur emploi.
Comment réagis-tu face à cette nouvelle?
Je suis préoccupée par l'impact de cette décision sur le journalisme en région. Il y aura beaucoup moins de diversité de points de vue dans les nouvelles. Lorsque tu regardes une nouvelle, c'est un peu comme regarder… une citrouille! Si tu la regardes d'en haut, tu n'auras pas le même point de vue que si tu la regardes de côté. C'est un peu comme ça dans les médias. Ils voient les choses sous des angles différents. Donc, si l'un d'entre eux s'en va, nous aurons moins de points de vue pour comprendre ce qui se passe.
Pourquoi cette nouvelle affecte particulièrement les régions?
Certaines nouvelles ne seront pas racontées. Par exemple, si un grand concert se passe dans une petite ville, mais qu’il n’y a pas de journaliste dans cette région, on pourrait ne pas en entendre parler. Les gens ont besoin des médias pour savoir ce qui se passe autour d'eux, et si ces médias disparaissent, cela pourrait les priver d'informations importantes.
Et toi, habites-tu dans une petite ville? Serais-tu déçu d’être moins au courant de ce qui se passe dans ta région?
