
Qu’est-ce qui se passe à Sainte-Pétronille?
Il y a de la grogne à Sainte-Pétronille! Ce petit village québécois a réprimandé une centaine de citoyens et le journal local. Pourquoi? Ils auraient un peu trop fouillé dans les affaires du village… On t’explique!
Pour te situer, Sainte-Pétronille c’est un petit village sur l’île d’Orléans, à côté de la ville de Québec!

Ce qui est au cœur de la chicane, c’est l’embauche de la nouvelle directrice générale du village, Nathalie Paquet.
Des Pétronillais et des Pétronillaises (oui, c’est comme cela qu’on nomme les habitants de Sainte-Pétronille!), ont signé une pétition pour en savoir plus sur Mme Paquet. Surprise! Les 97 signataires de la pétition ont reçu une lettre qui les menaçait de poursuite s’ils continuaient de demander de l’information sur la directrice générale. Cette lettre s’appelle une mise en demeure.

97 citoyens, c’est l’équivalent de 1 personne sur 10 à Sainte-Pétronille. Eh oui, car le village ne compte que 1000 habitants!
Mais ce n’est pas tout! Le village a aussi menacé le journal local Autour de l’île d’arrêter de lui verser des sous s’il publiait un article sur cette affaire. Le journal n’a donc pas publié son texte.
Ceci a particulièrement choqué la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). J’ai discuté avec son président, Éric-Pierre Champagne, pour comprendre le problème à Sainte-Pétronille.

Éric-Pierre Champagne, président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ).
Éric-Pierre, pourquoi la situation de Sainte-Pétronille est grave, selon vous?
C'est grave parce que c'est une attaque à la liberté de presse. On veut empêcher les journalistes de faire leur travail, qui est de raconter au public ce qui se passe.
C'est quoi, la liberté de presse?
La liberté de presse, c'est la liberté qu'ont les médias et les journalistes de choisir les sujets dont ils vont parler.
C’est un droit qui est très important dans les démocraties.
Comment avez-vous réagi quand vous avez appris la nouvelle?
On a dénoncé sur la place publique la mise en demeure de la municipalité, en disant que c’était une tentative d’intimidation. Ça nous fait penser à la Russie, où il y a un régime totalitaire avec un dictateur qui veut contrôler les médias et la presse!
Mais la municipalité donne des sous au journal. Elle devrait avoir son mot à dire sur ce que les journalistes publient, non?
Non, puisque même si on donne du financement à un média, on ne se mêle pas de son travail.
Autour de l’île, c'est un tout petit média qui n'a pas beaucoup de revenus. Ne plus avoir de financement de la municipalité, ça pourrait vouloir dire la fermeture du journal!
Est-ce que ça arrive souvent, des cas d'intimidation envers des journaux?
Oui, ça se produit plus souvent qu'on le pense. Malheureusement, on voit une dizaine de cas chaque année.
Qu'est-ce qui attend le journal Autour de l'île selon vous?
La bonne nouvelle, c’est que le problème a été exposé au grand jour. On peut penser que la municipalité va y penser à deux fois avant d’intimider! Les journalistes d’Autour de l'île vont peut-être être capables de faire leur travail un peu plus facilement!
Et toi, reçois-tu un journal local chez toi?