Comment contrôler l’incontrôlable? ❤️
Cette semaine, il est arrivé un drame en Thaïlande, un pays de l’Asie. Un ancien policier est entré dans une garderie avec une arme et a tué plusieurs enfants et adultes. Le criminel est décédé et il n’y a plus de danger. On imagine que les personnes qui ont vécu ce drame ont beaucoup de tristesse et de douleur et qu’il leur faudra un énorme courage et du temps pour s’en remettre. Cette nouvelle nous a fait réfléchir, dans l’équipe des As. On se demandait si on devait t’en parler. On a décidé de la résumer en quelques phrases et de plutôt mettre des efforts à t’aider avec les émotions que les nouvelles comme celle-ci peuvent te faire vivre.
Un million de questions
Avec des événements de la sorte, on est souvent assailli d’une multitude de questions auxquelles il nous est difficile de répondre. Pourquoi cette personne a-t-elle commis cet acte terrible? Pourquoi des gens innocents sont-ils morts? Pourquoi le monde est-il si cruel?
Cependant, même si on aimerait connaître la réponse à toutes ces questions, il faut parfois accepter qu’elle n'existe pas. Mais ce n’est pas parce que certaines choses nous échappent qu’on ne peut pas trouver une façon de leur donner une place dans notre vie.
Si on ne peut pas trouver des réponses, on peut choisir de plutôt déplacer la question. On peut alors se demander : «que puis-je faire quand je ne sais pas comment réagir à un événement, mais que je souhaite tout de même en parler?»
Ici, la réponse est claire : il existe plein de moyens d’y arriver!
Tu n’es pas seul.e! 🧑🤝🧑
Une chose qui peut t’aider dans une situation difficile est de te rappeler que tu n’es pas seul.e dans ce que tu vis. Beaucoup d’autres personnes sont probablement dans le même état d’incompréhension que toi et n’ont pas plus de réponses.
C’est pour cette raison qu’il est important, en tant que société, d’apprendre à discuter ensemble des choses difficiles qui nous arrivent. Sans pour autant les comprendre, on peut commencer par les nommer. Mort. Attentat. Guerre. Violence. C’est important de parler de ces nouvelles qui nous affectent, de mettre des mots sur nos émotions aussi. C’est normal d’être triste, en colère ou d’avoir peur.
Il faut aussi prendre l’habitude de se créer des rituels communs quand de telles choses nous arrivent. Il peut s’agir de simples minutes de silence en classe ou en famille, ou encore allumer une bougie dans un endroit de recueillement ou mettre un dessin dans la fenêtre, par exemple. Ainsi, on se rend compte qu’il existe des lieux et des moments qui nous permettent de rester reliés les uns aux autres.
S’informer, mieux qu’ignorer 📖
On pourrait penser que la meilleure stratégie pour ne pas être affecté par un événement troublant est de l’ignorer. Pourtant, plusieurs études ont démontré le contraire! Le fait de comprendre quelque chose nous aiderait en réalité à mieux le contrôler, en plus de nous préparer à affronter des événements similaires dans le futur.
Quand on ne comprend pas ce qui s’est passé, qu’on entend des petits bouts de l’histoire, on se fait parfois des idées très angoissantes et parfois pire que la réalité.
Poser un geste, ça compte! 🌱
Finalement, une dernière chose qui peut t’aider à te sentir mieux est de t’impliquer dans ce qui vient de se passer.
Si l’événement en question s’est produit dans un autre pays, tu peux peut-être faire un dessin, écrire une lettre ou même organiser une collecte de fonds avec ta famille ou ton école. Comme ça, les personnes touchées par l’événement sauront que tu partages le chagrin qu’elles ressentent et apprécieront beaucoup ta petite attention. Et de ton côté, ça peut te permettre de te dire que, même si tu ne peux pas effacer ce qui s’est passé, tu as fait une différence à ta façon!
Avec l'aide de Gilles Abel, spécialiste en philosophie pour enfants
Illustration par Laurie Jeanne Beaudoin