
Notre drôle de monde vu par Chloé
Si ces derniers temps, tu te grattes la tête devant notre jeu des 5 erreurs, c’est à cause de (ou grâce à!) Chloé Germain-Thérien! Nouvelle caricaturiste au Devoir aux côtés de Godin, elle est l’une des rares femmes qui pratiquent ce métier au Canada… et même dans le monde! En cette Journée internationale des droits des femmes, on a eu envie de te la faire découvrir!
Allô Chloé! Comment es-tu devenue caricaturiste?
J’ai étudié en arts visuels à l’université, puis j’ai beaucoup travaillé en vidéo! J’ai été monteuse, caméraman, réalisatrice… Quand j’ai eu ma fille, j’ai commencé à illustrer des livres jeunesse (Derrière les yeux de Billy, En route!). J’ai été approchée par Le Devoir pour faire des caricatures et, même si ça me rendait nerveuse, j’ai dit oui!
Quels projets te font le plus tripper?
Ce qui me passionne depuis mon enfance, c’est la bande dessinée. Je fais beaucoup de BD documentaires, ce qui me permet d’expliquer de vrais sujets compliqués, comme la crise climatique, en dessins.
Est-ce qu’il y a des différences entre illustrer un livre et illustrer l’actualité?
Le processus se ressemble! Mais le gros défi, c’est la spontanéité, l’urgence. Quand je fais une illustration jeunesse, j’ai le temps d’y revenir deux jours plus tard pour la modifier. Mais en caricature, je dois tout faire la même journée! Je n’ai pas le temps de me poser trop de questions, disons.

La BD «Planète vivante : la crise climatique», écrite et illustrée par Chloé. Pssst: Le Tome 2 sort bientôt!
À quoi ressemble ta journée, quand tu dois publier une caricature dans le journal?
Le matin, j’ai une réunion avec l’équipe du Devoir pour connaître les sujets du jour. Je peux choisir de m’y coller, ou pas. Je suis très libre! Quand j’ai mon sujet, je fais un brouillon. Je le dessine sur mon iPad. Je le montre au journal, qui va me faire des commentaires. Au début, on me demandait plus souvent de clarifier une idée, de dire quelque chose autrement, mais maintenant, ça arrive moins. J’étais en apprentissage! Quand le brouillon est accepté, je remets une version finale vers 14h. Ça se retrouve dans le journal le lendemain!
Quels sont tes sujets préférés?
L’environnement! Et j’ai un regard féminin sur l’actualité. Il n’y a pas beaucoup de femmes caricaturistes au Canada, alors j’ai envie de parler des sujets qui nous touchent, mais qu’on voit moins. Je pense au droit à l’avortement aux États-Unis (et même au Canada), aux inégalités sociales et aux abus sexuels.
Est-ce que tu te sens obligée de faire rire les lecteurs?
Non! J’ai plus le goût de faire réfléchir que de faire rire. C’est tellement lourd, tout ce qui se passe dans le monde. Je me suis dit que ça serait le fun, une fois de temps en temps, de faire des caricatures positives, qui font du bien. Et j’ai entendu dire que c’était très apprécié.

En terminant, je suis curieuse… Toi, quand tu avais l’âge des As, aimais-tu les jeux des 5 erreurs?
Bin oui! Et j'adorais lire les sections des journaux réservées aux enfants!
Et toi? Quel est le dessin que tu réussis le mieux!