Murray Sinclair, un pionnier de la réconciliation
Le 4 novembre dernier, le Canada a perdu l'un de ses plus grands défenseurs des peuples autochtones. Murray Sinclair, aussi connu sous son nom spirituel Mizhana Gheezhik («Celui qui parle d’images du ciel»), est décédé à l'âge de 73 ans. Je te parle de cet homme inspirant!
Un parcours engagé
Murray Sinclair est né en 1951 dans l’ancienne réserve autochtone de St. Peter’s, au Manitoba. Il faisait partie de la nation autochtone Anishnabe. Très tôt dans sa vie, Murray Sinclair a milité pour la justice. Après des études en droit à l'Université du Manitoba, il est rapidement devenu un avocat engagé pour les communautés autochtones. Pendant cette période, il dénonçait avec ardeur les injustices dont elles étaient victimes.
Il n’hésitait pas à dire ce qu’il pensait, même quand c’était difficile. Par exemple, il a affirmé un jour que «la police s’en prend aux Autochtones», une déclaration qui a fait beaucoup réagir.
Ses convictions et sa franchise ont fait de Murray Sinclair un homme très respecté. Tellement qu’on lui a proposé plusieurs fois de devenir juge. Finalement, en 1988, à 37 ans, il a accepté ce rôle important et est devenu le premier juge autochtone du Manitoba, et le deuxième au Canada.
La réconciliation au coeur de son travail
Un autre moment marquant de sa vie est lorsqu’il a présidé la Commission de vérité et réconciliation, de 2009 à 2015. Cette commission, c’est une sorte d’enquête pour faire la lumière sur les abus subis par les enfants autochtones dans les pensionnats et recueillir les témoignages des survivants. Le but? Permettre aux victimes de s’exprimer, sensibiliser la population canadienne aux souffrances des peuples autochtones et favoriser la réconciliation avec les non autochtones.
D’ailleurs, c’est en grande partie grâce à Murray Sinclair que le 30 septembre est devenu la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation!
Notre amie Sushan Bacon, journaliste autochtone, t’explique en vidéo ce qu’est la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation juste ici!
Depuis l’annonce de son décès, de nombreux dirigeants lui ont rendu hommage. Comme le premier ministre Justin Trudeau, qui a affirmé sur les réseaux sociaux: «Le Canada a perdu un géant – un esprit juridique brillant, un défenseur des droits des Autochtones et un guide de confiance sur le chemin de la réconciliation».
Le premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, a également parlé de son impact: «Il nous a montré qu'il n’y a pas de réconciliation sans vérité».
Et toi, connais-tu d’autres personnalités autochtones qui t’inspirent?