Les politiciens ont-ils le devoir de dire la vérité? (La suite)
La semaine dernière, je te parlais des élections qui vont avoir lieu dans plusieurs grands pays en 2024. Et je te demandais si selon toi, les politiciens doivent en tout temps être honnêtes. Plusieurs d’entre vous, ainsi que des amis du Canal Squat (LCS) de Télé-Québec, ont répondu. Merci beaucoup de partager avec nous votre intelligence et votre curiosité!
Vos réponses montrent qu’il y a en fait plusieurs questions à l’intérieur de cette question. Un peu comme si on avait affaire à une poupée russe, où chaque poupée en contient une autre! Voici donc quelques-unes de vos questions «poupées russes»:
- Le but d’un politicien est-il d’être honnête ou de gagner?
- Lors d’une élection, le mensonge est-il plus efficace que la vérité?
- Les électeurs préfèrent-ils qu’on les rassure ou qu’on leur dise la vérité?
D’abord, Caramel-velours pense que certains politiciens mentent car ils veulent uniquement être élus pour avoir le pouvoir et être célèbres.
Pour Musiquiqui, l’honnêteté est le meilleur choix mais le mensonge fonctionne souvent beaucoup mieux. Merveille est d’accord: certains politiciens pensent que mentir, c’est mieux car c’est une stratégie qui leur permet de gagner.
Nala Zelda-Genshin estime aussi que les gens préfèrent parfois entendre de «beaux mensonges», qui peuvent les rassurer. SuperMoi va dans le même sens en posant cette question: que faire si les politiciens veulent surtout être aimés de pleins de gens, sans avoir à expliquer des choses compliquées?
Tigresse, Jujube429 et Emylélépantvert trouvent qu’être honnête c’est surtout une question de confiance. Certains politiciens vont parfois gagner grâce à des promesses, mais ils ne les respecteront pas. Et cela va rendre fâchés les gens qui ont voté pour eux et aux prochaines élections, parfois ils n'auront plus confiance et ne voteront plus pour eux.
Enfin, Lrodrigue85 et VivelesAs soulèvent le risque de propagation du mensonge. Cela renvoie à une expression qu’on entend parfois : «Un mensonge répété dix fois reste un mensonge. Répété dix mille fois, il devient une vérité». Et ils nous offrent une comparaison: si un de nos amis nous dit quelque chose de faux et qu’on le répète, on devient complice de ce mensonge.
La vérité soulève des dilemmes
Un dilemme, c’est une situation dans laquelle on doit prendre une décision mais que celle-ci impose de faire des choix difficiles. Et, comme vous l’avez montré avec brio, dire la vérité quand on est un politicien soulève plusieurs dilemmes. Je n’ai donc pas grand chose à ajouter à vos belles idées, sauf peut-être une seule.
Dire la vérité, en politique, cela renvoie à une responsabilité. Vivre ensemble, cohabiter avec la nature, gérer des situations complexes ou éviter la violence sont des défis difficiles à relever. Et les gens qui sont élus doivent trouver les meilleures réponses à ces défis. Être responsable, ce sera souvent prendre des décisions difficiles qui ne plairont peut-être pas à tout le monde. Mais ces décisions seront les seules qui permettront de se diriger vers un avenir moins sombre. Dire la vérité signifiera donc être lucide, à savoir dire des choses parfois désagréables à entendre.
Essayons peut-être de ne pas être comme des autruches, qui s’enfoncent la tête dans le sable et refusent de voir les choses telles qu’elles sont. Et faisons plutôt l’effort d’être comme des koalas qui, eux, quoi qu’il arrive, s’accrochent!