Le piquetage, c’est quoi?
Tu le sais, les enseignants des écoles publiques sont en grève. En passant devant une école, tu en as peut-être vu manifester devant l’entrée avec des pancartes et des drapeaux. Ça s'appelle faire du piquetage. Mais qu’est-ce que c’est au juste? On est allé à la rencontre de ces professeurs pour qu’ils nous expliquent comment ça fonctionne!
Alors, c’est quoi?
Une ligne de piquetage, c’est quand des personnes en grève manifestent devant l’entrée d’un bâtiment. Le but est de convaincre les gens qui voudraient y entrer de ne pas le faire.
Ça sert à quoi?
En résumé: à déranger!
«Il faut gêner l’entrée des directions d’école, des concierges, alors nos heures de piquetage coïncident avec les heures auxquelles ils doivent se présenter», explique le professeur Pascal Héon, de l’école montréalaise Paul-Bruchési.
Les enseignants souhaitent ainsi mettre de la pression sur le gouvernement, avec qui ils négocient présentement pour avoir de meilleures conditions de travail.
Comment est-ce que ça s’organise?
Il n’y a pas de règlement qui dit exactement quoi faire. Alors les professeurs s’organisent entre eux. À l’école primaire Paul-Bruchési de Montréal, par exemple, ils se relaient en petites équipes.
«On a fait 3 groupes, et chacun fait du piquetage pendant 2 heures. En s’alternant, on est présent pendant 6 heures devant l’école», explique Pascal Héon.
Est-ce qu’ils sont payés pour piqueter?
Eh non! Il arrive que les syndicats, qui sont des groupes qui défendent les droits des travailleurs, créent un fond de grève. C’est-à-dire qu’ils remettent une somme d’argent aux grévistes, une compensation pour leur piquetage.
Mais pour de nombreux profs, ce n’est pas le cas. «Le coût pour faire un fond de grève pour les enseignants serait astronomique», explique Pascal Héon. Alors pendant la grève, ses collègues et lui ne sont pas payés du tout.
Comment affronter le froid?
En ce moment, il fait très froid. Rester dehors pendant des heures sans trop bouger, c’est difficile. Pour tenir bon, les professeurs s’entraident.
«Il y a une super solidarité entre les profs. Un jour, quelqu’un va décider d’amener du chocolat chaud, ou une autre va faire de la soupe. L’aide est multiple, on est chanceux», témoigne Pascal Héon.
Comment réagit la population?
Les professeurs à qui nous avons parlé se sentent appuyés par les citoyens. Les automobilistes les encouragent en donnant des coups de klaxon. Certaines personnes vont jusqu’à leur apporter de la nourriture et de quoi se réchauffer!
«On est vraiment choyé. La mobilisation n’est pas que du côté des profs, les citoyens sont de notre côté, on le sent. Ça klaxonne beaucoup. Les gens s’arrêtent pour nous offrir du café, des beignes… Puis à chaque fois, les gens nous disent de ne pas lâcher et qu’ils sont avec nous», se réjouit M. Héon.
Et toi, as-tu vu des lignes de piquetage devant ton école?