Ça n’a aucun sens!
La tragédie survenue dans une garderie de Laval a bouleversé tout le monde. Ici, sur le site des As de l’info et dans les échanges au sujet du drame, on peut lire et entendre cette phrase : « Ça n’a pas de sens »…
Et c’est vrai.
Il y a des choses qui n’ont pas de sens, qui sont imprévisibles, qui ne sont pas acceptables pour la plupart des gens.
Cerveau en mode recherche!
Notre cerveau d’humain est construit de façon à faire des liens, à trouver des réponses et des solutions à des problèmes. Et quand une tragédie comme celle de la garderie lavalloise survient, notre cerveau se met en mode d’intense recherche pour trouver une raison, un sens à ce drame.
Pour essayer d’apaiser leur besoin d’informations, certaines personnes vont se mettre à tout lire et tout regarder ce qui concerne la tragédie. D’autres vont émettre des hypothèses sur les raisons du tueur. D’autres vont même inventer des informations pour calmer leur recherche de sens. Hier, sur les réseaux sociaux, on a pu voir certaines personnes diffuser des informations fausses au sujet de la famille du tueur. Il y a même eu des gens qui ont émis des commentaires racistes au sujet des origines asiatiques du chauffeur d’autobus. Il n’est pas facile d’apprivoiser le vide. Pour le combler, chacun a sa façon de faire.
Et si on réfléchissait autrement?
Si on essayait d’aider notre cerveau? Au lieu de chercher absolument un sens au drame, on pourrait, par exemple, se mettre à la recherche de la meilleure façon de vivre avec toutes ces émotions et ces questions. Et il y a autant de façons de faire ça que d’humains sur la planète! Donc au moins huit milliards de recettes!
On a quand même deux grands choix!
Mais si on regarde bien, il y a quand même deux grandes catégories de réactions. D’un côté, il y a la catégorie qui nourrit la haine, la vengeance, la tristesse, la violence. Et d’un autre côté, il y a la catégorie qui veut trouver des moyens de ne pas se laisser envahir par le désespoir et la tristesse.
Dans les trucs qu’on connait pour bricoler un petit sens qui prend soin de l’espoir, on sait qu’être entouré et partager avec les autres peut jouer un grand rôle. On peut discuter, tisser des liens avec des personnes qui ressentent les mêmes émotions que nous, allumer une chandelle, aller porter un cadeau symbolique sur les lieux du drame, écrire un poème ou faire un dessin qu’on partage, exprimer sa reconnaissance envers les policiers, les pompiers, les soignants et tous ceux et celles qui sont intervenus au moment du drame. Ce sont des idées pour remplir notre petit vide de sens, avec de l’espoir. Toi et ta famille aurez sans doute d’autres bonnes idées.
Ce qu’on souhaite te dire aujourd’hui, c’est qu’on t’encourage à parler, à échanger au sujet des choses qui n’ont pas de sens pour toi. Si on tourne en rond à l’intérieur de notre petite caboche, ça va finir par faire une boule toute noire. Il faut sortir notre peine, nos questionnements, nos peurs même, vers la lumière. Et se dire que les autres, nos parents, nos enseignants, nos amis, nos grands-parents, les gens en qui ont a confiance, et même l’équipe des As, ce sont nos lumières pour y voir plus clair. Qu’en penses-tu?
L’équipe des As de l’info, aidés par nos amis Gilles Abel et Natalie N. Fletcher, philosophes pour enfants.