Le chemin de Manawan, une route dangereuse depuis trop longtemps
La communauté atikamekw de Manawan vit dans la région de Lanaudière, au Québec. Pour sortir du village, il n’y a qu’une seule manière: emprunter le chemin de Manawan, une route de gravier longue de 86 kilomètres, qui relie Manawan à Saint-Michel-des-Saints. Les habitants l’appellent la «route de l’enfer». Dernièrement, les membres de la communauté ont demandé au gouvernement de la sécuriser une bonne fois pour toutes. Je t’explique tout ici!
Depuis plus de 30 ans, la communauté atikamekw de Manawan réclame que cette route soit réaménagée et sécurisée.
«Le chemin de Manawan, c’est le seul accès pour avoir des services essentiels, comme les soins de santé ou l’épicerie», explique Sipi Flamand, chef du Conseil Atikamekw de Manawan.
Sipi Flamand, le chef du Conseil Atikamekw de Manawan
Mais cette route est étroite, sinueuse, et souvent très dure à utiliser. Au printemps et en automne, la pluie et la boue rendent le passage encore plus risqué… et il y a parfois des accidents.
«Les ambulanciers et les patients qu’ils évacuent vivent le danger à chaque déplacement», ajoute le chef.
À l’hiver 2022, l’état de la route a même eu un impact sur l’accès à l’eau potable. « Il y avait eu un verglas, et un des camions transportant de l’eau potable pour nous aider a été obligé de s'arrêter et de se ranger sur le bord de la route à cause de sa mauvaise condition», raconte-t-il.
Il est temps d’agir
En 2018, le gouvernement du Québec avait annoncé qu’il allait réparer le Chemin Manawan. Mais les travaux n’ont jamais commencé. Face à l’inaction, la communauté a décidé de passer à l’étape suivante.
En octobre dernier, le Conseil des Atikamekw de Manawan ont poursuivi le gouvernement en justice pour le forcer à améliorer la route. «On souhaite que ça fonctionne, c'est le moyen de pression le plus important qu'on a déposé jusqu'à maintenant», explique Sipi Flamand.
Pour l’instant, pas de nouvelles du gouvernement. Il faudra attendre la décision des tribunaux pour savoir si leur demande sera écoutée.
Selon Sipi Flamand, le gouvernement devrait davantage prendre en compte la réalité des communautés autochtones qui vivent en région éloignée: «la sécurité et la dignité des citoyens, autochtones comme non autochtones, doivent être traitées sur un même pied d’égalité».
Et toi, as‑tu déjà vu quelque chose dans ta ville qui serait plus sécuritaire si on le réparait?
