
Il est une fois: le garçon qui voulait une pieuvre
Frédérick Lavoie, journaliste et auteur, aime fusionner journalisme et littérature. Laisse-le te raconter un véritable récit à la manière d’un conte. Parfois, la réalité surpasse l'imaginaire!
Il est une fois à notre époque un garçon qui adorait les pieuvres.
Depuis l’âge de 3 ans, à chacun de ses anniversaires, Cal répétait la même chose à ses parents: «Tout ce que je veux comme cadeau, c’est une pieuvre!»
Mais au lieu d’une vraie pieuvre, ses parents lui offraient plutôt des pieuvres en peluche ou en plastique, ou encore des vêtements avec des motifs de pieuvre. Aussi souvent que possible, ils l’emmenaient à l’aquarium pour y observer les pieuvres.
Le jour de son 9e anniversaire, une boîte en carton est arrivée à la maison. À l’intérieur, dans un sac en plastique rempli d’eau, Cal a découvert… une pieuvre! Une pieuvre vivante!!!
Son vœu le plus cher était enfin exaucé. Merci papa! Merci maman!
Cal a nommé sa pieuvre Terrance.
Terrance était une pieuvre à deux points de Californie (octopus bimaculatus, en latin!). Avant d’arriver chez Cal, elle habitait à 2000 kilomètres de là, dans la mer, où un plongeur l’a attrapée pour l’emmener dans le monde des humains.

Très vite, Cal et sa famille se sont rendu compte qu’avoir une pieuvre comme animal de compagnie, c’est beaucoup de travail, et ça coûte très cher.
Car une pieuvre ne se nourrit que de proies vivantes, comme des crabes, des huîtres et des escargots de mer. La pieuvre est aussi un être très sensible à la température de l’eau. Il faut donc toujours s’assurer qu’elle n’est ni trop chaude, ni trop froide.
Mais Terrance avait une surprise encore plus grande pour Cal et sa famille.
Deux mois après son arrivée, elle a fait jaillir de son corps un nuage de petites billes blanches. 50 au total.
C’étaient des œufs! Terrance était une femelle, et elle était arrivée enceinte!
Pour Cal, cette nouvelle était toutefois aussi réjouissante que triste. Car parmi les nombreuses choses qu’il savait sur les pieuvres, il y avait celle-ci: après avoir pondu ses œufs, la maman pieuvre les protège quelques semaines… puis elle meurt. Impossible de la sauver, la nature l’a programmée ainsi.
En plus de pleurer à l’avance la mort de Terrance, Cal et sa famille avaient un nouveau grand défi: sauver ses petits.
Rapidement, les œufs se sont mis à éclore et de minuscules pieuvres toutes fragiles ont commencé à agiter leurs 8 tentacules dans l’aquarium.

Quelques-uns des minuscules bébés de Terrance. 🐙
Cal et sa famille ont tout de suite compris qu’il leur serait impossible de s’occuper d’autant de pieuvres. Son papa a donc proposé à des universités et des aquariums d’un peu partout dans son pays de les adopter. Plusieurs ont accepté.
Mais avant même que les bébés pieuvres puissent se rendre dans leur nouvelle maison-aquarium, la plupart sont morts…
Un jour, les 3 cœurs de Terrance ont aussi cessé de battre (oui, les pieuvres ont 3 cœurs… et 9 cerveaux!). Cal a enterré sa pieuvre chérie dans la cour arrière de la maison, près d’arbres dont les branches ressemblaient à des tentacules.
Au bout de quelques semaines, malgré tous les efforts de Cal et sa famille, le dernier bébé pieuvre a à son tour cessé de vivre.
Dans toute cette histoire, Cal a appris une leçon: la pieuvre est un animal extraordinaire et fascinant. Mais contrairement au chien, au chat ou au poisson rouge, il n’est pas vraiment possible d’en faire un animal de compagnie…
Cette histoire est bien vraie! Cal Clifford habite avec ses parents dans l’État de l’Oklahoma, aux États-Unis. Son père et lui ont documenté sur TikTok leur aventure avec Terrance la pieuvre et ses 50 œufs. Leur échec à sauver les bébés pieuvres n’est pas très surprenant. Même en mer, seulement 1 œuf pondu sur 100 survit pour devenir une pieuvre adulte.
Et toi, de quel animal hors du commun rêverais-tu de prendre soin?
Source: The New York Times