
«Mais les autres font pareil!»
As-tu déjà entendu quelqu'un dire: «Oui, j'ai fait une bêtise, mais regarde, mon frère fait bien pire!»? Ou peut-être as-tu toi-même utilisé cette excuse quand tu as oublié de ranger ta chambre: «Mais maman, mes amis ne rangent jamais la leur!» Si oui, tu as rencontré le sophisme de la double faute!
Est-ce que ça rend ton geste meilleur? Bien sûr que non!
C'est exactement ça, le sophisme de la double faute: c'est quand on essaie de justifier quelque chose de mal en disant que d'autres personnes font la même chose ou pire encore. Au lieu de reconnaître notre erreur, on pointe du doigt les autres.
Un biais cognitif, c'est un raccourci de la pensée. Quand un sujet est trop difficile à comprendre, notre cerveau peut parfois être tenté de prendre un raccourci pour l'expliquer. C'est notre cerveau qui nous joue des tours! En les reconnaissant, on peut mieux entraîner son muscle de l’esprit critique.
Le président Trump et ses excuses
Même les adultes, même les présidents peuvent tomber dans ce piège! Donald Trump utilise d’ailleurs souvent ce sophisme ces derniers temps.
Quand on lui reproche d'avoir suspendu l'aide militaire à l'Ukraine, il répond: «Les pays européens n'en font pas assez non plus!»
Pour justifier ses taxes douanières contre le Canada, il dit: «Le Canada nous a arnaqués pendant des années!»
Quand on critique sa politique d'immigration, il rétorque: «Les démocrates ont échoué avant moi!»
Et lorsqu'on s'étonne de son idée d'acheter le Groenland, il affirme: «D'autres pays, comme la Chine, cherchent aussi à étendre leur territoire!»
À chaque fois, au lieu d'expliquer ses propres décisions, il pointe du doigt ce que font les autres. C'est comme si tu disais: «D'accord, je n'ai pas aidé mon ami qui était tombé dans la cour, mais personne d'autre ne l'a aidé non plus!» Cette réponse ne résout pas le problème et ne justifie pas ton choix de ne pas aider.
Pourquoi c'est problématique?
Le sophisme de la double faute est dangereux pour plusieurs raisons:
- Il nous empêche de résoudre les vrais problèmes: si on pointe toujours les autres, on ne s'améliore jamais soi-même.
- Il crée un monde où personne n'est responsable: si tout le monde se justifie en disant "les autres font pareil", rien ne s'améliore !
- Il est injuste: ce n'est pas parce que d'autres personnes font quelque chose de mal que cela devient acceptable.
C'est comme si on disait qu'il est normal de jeter des déchets par terre parce que d'autres personnes le font aussi. Si tout le monde raisonne comme ça, imagine à quoi ressemblerait notre planète!
Comment éviter ce piège?
Voici quelques astuces pour ne pas tomber dans le sophisme de la double faute:
- Quand tu fais une erreur, demande-toi: «Est-ce que mon action était correcte en elle-même?»
- Souviens-toi que les actions des autres ne justifient pas les tiennes
- Essaie de comprendre pourquoi ton action est critiquée, sans chercher d'excuses
- N'oublie pas que reconnaître ses torts, c'est faire preuve de courage!
À toi de jouer!
Et toi, as-tu déjà utilisé le sophisme de la double faute pour te justifier ? As-tu déjà entendu quelqu'un l'utiliser? La prochaine fois que tu entendras «Oui, mais les autres font pareil!», seras-tu capable d'expliquer pourquoi ce raisonnement ne tient pas la route?
Souviens-toi: ce n'est pas parce que tout le monde fait quelque chose que c'est forcément une bonne chose à faire. Être un As de l'info, c'est aussi savoir reconnaître quand notre cerveau essaie de nous jouer des tours!