
Boycotter, ça sert à quoi?
Aux États-Unis, le président Donald Trump a annoncé qu’il imposera de gros tarifs sur les produits canadiens. C’est une décision qui nuira beaucoup à l’économie canadienne. Et il y a deux semaines, l’entreprise Amazon a annoncé la fermeture de ses sept entrepôts au Québec. Plus de 3500 personnes vont perdre leur emploi. Mais quel est le rapport entre ces deux nouvelles? Elles ont toutes les deux entraîné un même geste: le boycottage. Je t’explique c’est quoi.
B-O-Y-C-O-T-T-A-G-E
Le boycottage, ça veut dire refuser d’acheter un produit ou d’être en relation avec des gens avec qui on est en désaccord. C’est pour faire pression sur quelqu’un, une entreprise ou un pays. Comment? En le privant de notre argent!
D’où vient ce mot?
Au 19e siècle, en Irlande, un monsieur du nom de Charles C. Boycott gérait des terres agricoles. Il les louait à des fermiers à des prix très très élevés. Les travailleurs avaient du mal à survivre, mais M. Boycott ne voulait pas baisser ses prix. Alors, les commerçants, les citoyens et les fermiers ont arrêté de faire affaire avec lui. Il a finalement engagé des travailleurs ailleurs, mais ça lui a coûté très très cher. Les mots boycott, boycottage et boycotter rappellent cette histoire!
Boycotter les États-Unis
Aux États-Unis, le nouveau président veut taxer les produits canadiens, une décision qui nuirait beaucoup à l’économie du Canada. Donald Trump a aussi signé plusieurs mesures controversées, dont le renvoi de beaucoup de migrants de son pays. Ça fâche beaucoup de gens.
Alors, plusieurs Canadiens ont décidé de boycotter… les États-Unis! Marie-Ève Cotton participe à ce boycottage. Comment boycotter un pays? «Je refuse désormais de me rendre aux États-Unis et je boycotte toutes les grandes compagnies américaines: Apple, Netflix, Amazon, Pepsi, Coca-Cola, Starbucks, Walmart, etc», explique-t-elle au Devoir.
Sur les réseaux sociaux, des milliers de personnes partagent des listes de compagnies et de produits américains à boycotter, et leurs équivalents canadiens. Par exemple, au lieu d’acheter des gaufres de la marque Eggo, on recommande de choisir celles de la compagnie canadienne Le Choix du Président.
Le boycottage d’Amazon
En 2024, les employés d’Amazon à Laval ont créé leur premier syndicat. C’est une association qui a pour but de protéger les employés et de faire des demandes au patron pour le groupe, comme de négocier un meilleur salaire. Or, Amazon a la réputation de ne pas tolérer les syndicats.
Et à peine quelques mois plus tard, voilà qu’Amazon décide de quitter le Québec. Serait-ce une façon d’éviter de devoir mieux traiter les travailleurs? La compagnie le nie. Mais cette «coïncidence» choque beaucoup de Québécois.

En réaction, des citoyens en colère ont créé le mouvement «Ici, on boycotte Amazon».
Boycotter Amazon, ça signifie cesser de commander des colis sur le site et se désabonner des services Amazon Prime (films, séries, musique) et Audible (livres audio). À la place, acheter dans des commerces québécois est encouragé.
Est-ce que ce mouvement changera les choses? C’est dur à dire. Mais parfois, quand il y a de GROS événements qui se passent autour de nous, on peut se sentir très petits. Le boycott, c’est un moyen de protester pacifiquement. Et une façon de reprendre un peu de contrôle sur des situations qui nous semblent… incontrôlables.
Est-ce que ta famille a déjà boycotté quelque chose? Pour quelles raisons?
D'après un texte de Annabelle Caillou,