Il est une fois: Barbie au musée
Frédérick Lavoie, journaliste et auteur, aime fusionner journalisme et littérature. Laisse-le te raconter un véritable récit à la manière d’un conte. Parfois, la réalité surpasse l'imaginaire!
Il est une fois à notre époque une enseignante à la retraite qui joue encore avec ses poupées Barbie.
Et Sylvie a l’embarras du choix, car sa collection compte aujourd’hui … 800 poupées!
Tout a commencé il y a plus de 60 ans, quand Sylvie avait 6 ans. À Noël, sa mère lui a offert sa première Barbie. À l’époque, Barbie n’était pas encore très connue. Elle venait tout juste d’être créée. Sylvie n’en avait jamais entendu parler. Mais elle l’a tout de suite adorée!
Avec ses amies Lyne et Michèle, elle passait des heures à jouer avec ses poupées. Les trois petites filles usaient de leur imagination pour faire vivre des aventures à Barbie. C’est ainsi qu’elles pouvaient vêtir Barbie de son maillot de bain pour l’emmener à la «piscine municipale» (c’est-à-dire la baignoire de la salle de bain) ou de son manteau pour aller skier dans les montagnes (dans la cuisine!) Pour se déplacer dans la «ville» (la maison de Sylvie), Barbie montait à bord de sa «voiture» (une boîte à chaussures)!
À chacun de ses anniversaires et à chaque Noël, Sylvie recevait de nouvelles poupées et de nouveaux accessoires de ses parents. Sa collection grandissait sans cesse et elle en prenait bien soin.
Quand il y avait de la visite à la maison, elle cachait ses poupées pour s’assurer que personne ne les brise. Et quand elle allait faire un tour de bateau avec son papa, elle amenait toute sa collection avec elle!
À l’école secondaire, Sylvie n’avait plus aucune amie avec qui jouer à la Barbie. Elle passait quand même des heures seule à peigner ses poupées, à les habiller, et même à leur coudre des vêtements.
Vers l’âge de 16 ou 17 ans, Sylvie a elle aussi cessé de s’intéresser à ses poupées. Elle avait maintenant un emploi, un petit ami et elle était passionnée par les voitures.
Un jour, en rentrant à la maison, elle a trouvé sa mère en pleurs, en train de ranger toutes les poupées dans des boîtes. Sa mère avait compris que l’âge de jouer à la poupée était véritablement terminé pour sa fille devenue trop grande!
Quelques années ont passé. À un moment, Sylvie est passée à deux doigts de vendre sa collection de poupées. À quoi bon les garder si elle ne jouait plus avec? Mais une longue discussion avec une autre passionnée l’a fait changer d’avis. Et a ravivé son amour de l’univers Barbie!
Depuis, sa collection n’a cessé de grandir, au point où le sous-sol de sa maison est maintenant entièrement occupé par ses poupées! Elle les conserve dans des armoires fermées pour s’assurer qu’elles ne se détériorent pas. Et bien sûr, elle passe encore de longues heures à les vêtir et à les coiffer.
Sylvie croit que tous les adultes ont le droit de garder leur cœur et leurs jeux d’enfant, sans avoir à se soucier de ce que les autres en pensent. Ses poupées la rendent heureuse, et cela ne fait de mal à personne, alors où est le problème?!
Récemment, Sylvie a commencé à se demander ce qui se passerait avec sa collection après sa mort. Car Sylvie n’a pas d’enfants à qui léguer ses poupées.
Au lieu de les vendre, elle a plutôt choisi de faire don de ses poupées les plus importantes à un musée. Parmi celles-ci se trouve la première qu’elle a reçue de sa mère, il y a plus de 60 ans.
En remettant cette Barbie à l’équipe du musée, Sylvie a versé une larme. Mais sa tristesse était mélangée à la joie de savoir que sa Barbie est entre bonnes mains, et qu’elle pourra être admirée par les gens qui visiteront le musée!
Et toi, quel jeu ou activité d’enfant voudrais-tu continuer de faire à l’âge adulte?
Sources: Sylvie Longpré, Le Soleil, Journal de Québec, La Presse