La chanson Baby Shark utilisée pour faire fuire les personnes itinérantes
On a appris cette semaine que le Complexe Desjardins, un centre commercial au centre-ville de Montréal, diffusait la chanson Baby Shark à plein volume dans ses escaliers. Pourquoi? Pour chasser les personnes itinérantes qui s'y abritent. Cette nouvelle a beaucoup fait jaser. Je t’explique.
Un journaliste de La Presse a découvert que le centre commercial utilise cette «solution sonore» depuis un an. Pourquoi? Des employés du Complexe Desjardins ont expliqué qu’il y avait des enjeux de sécurité dans certains escaliers. Des personnes sans-abri y dormaient. Pour les inciter à quitter les lieux, de la musique, dont la célèbre comptine Baby Shark, est jouée très fort dans des haut-parleurs.
Cette façon de faire a été rapidement critiquée par les politiciens et les gens qui travaillent avec les personnes itinérantes. Ils trouvent que ça «manque de bienveillance et d’empathie». De plus, cela ne règle pas le problème. Ça ne fait que le déplacer. Les personnes chassées doivent se trouver un autre endroit où s’abriter. Bref, les organismes rappellent que l’itinérance est un problème complexe qui ne règle pas avec quelques couplets de Baby Shark.
De son côté, cela fait plusieurs années que le Complexe Desjardins doit composer avec la présence de nombreuses personnes sans-abri. Le centre commercial a même embauché deux travailleurs de rue, formés pour les aider, pour être présents sur les lieux. Selon le Complexe, la situation s’est améliorée depuis l’arrivée de Baby Shark et compagnie.
Il y a de plus en plus de personnes sans-abri dans les villes. Avec l’hiver qui arrive, ces gens vulnérables cherchent des endroits où s’abriter. Et puisqu’il n’y a pas assez de refuges pour les accueillir, ils se retrouvent dans des lieux publics, comme les stations de métro ou les centres commerciaux. Mais comme certains d’entre eux souffrent de dépendance aux drogues ou ont des enjeux de santé mentale, leur présence crée des malaises.
Toi, qu’aurais-tu fait à la place du Complexe Desjardins?
Source: La Presse