Si pour toi, cette élection rime avec déception...
Ce matin, on s’est réveillé avec les résultats de l’élection américaine d’hier. On le lit, on le sait, vous êtes plusieurs à vivre de la surprise et de la déception. 9 As sur 10 avaient voté pour Kamala Harris dans notre sondage maison. Or, la déception est une émotion difficile, car elle prend parfois beaucoup de place, on ne sait pas quoi faire avec et elle peut être un peu «gluante». Nous t’invitons à réfléchir avec nous à cette émotion que vivent beaucoup d’enfants et d’adultes aujourd'hui. Tu viens?
Plusieurs d’entre vous l’ont nommée ce matin, cette émotion un peu moche: la déception! Pour ne pas rester dans cette émotion, c'est important de la comprendre. Mettre des mots, donner du sens et apprivoiser nos ressentis peut aider à la repousser un peu. Mais aussi à lutter contre le sentiment d’impuissance qui parfois l’accompagne.
Avant tout, il faut que tu te rappelles que les Américains ont une grande chance: comme nous, ils vivent dans une démocratie. Le mot démocratie vient du grec «dêmos», qui veut dire peuple, et «kratos», qui signifie pouvoir. La démocratie est donc le pouvoir du peuple. Certains pays ne permettent pas aux citoyens de voter pour leurs dirigeants. Hier, aux États-Unis, des millions de personnes sont allées voter pour exercer leur droit de choisir leur président. Que le choix du peuple américain te déçoive, c’est possible. Mais c'est son choix.
Voici 3 pistes de réflexion pour mieux comprendre la déception… et la démocratie!
La déception est liée à l’espoir. En démocratie, quand on vote pour élire nos dirigeants, on est guidé par un espoir face à l’avenir. Les gens qu’on élit sont les personnes à qui on va confier des grosses responsabilités qui concernent notre vie. Notre vie d’aujourd’hui mais aussi celle de demain. La personne à qui on donne notre vote est celle qui va le plus inspirer notre enthousiasme. Lorsqu’elle perd, on ne peut donc qu’être déçu.
La déception est liée à l’incompréhension. En démocratie, quand on vote pour des gens, c’est aussi parce qu’on leur donne notre confiance pour qu’ils prennent des décisions importantes dans un monde qui n’est pas facile à comprendre. Les raisons qui nous poussent vers telle candidate ou tel candidat sont notamment liées au fait qu’on se reconnaît dans leur façon d’expliquer le monde. Si «notre» candidat(e) perd, on est déçu, car on a l’impression que notre capacité à comprendre le monde diminue. On a l’impression de ne plus rien comprendre. Et d’être impuissant aussi.
La déception est liée au vivre-ensemble. En démocratie, le vote est un droit donné à tous les adultes. Les personnes qu’on élit vont être responsables de définir les règles et les priorités de la vie en société. Mais la démocratie, c’est vivre avec des gens qui sont différents de nous et qui n’ont pas nécessairement les mêmes priorités, les mêmes buts que nous. Quand les personnes élues ont d’autres valeurs que les nôtres, on est forcément déçu. On se demande en effet comment vivre avec des personnes si différentes de nous. Dans le cas de Donald Trump, vous êtes plusieurs à vous demander comment on peut élire une personne qui a posé des gestes criminels, qui est grossier, qui intimide les autres. Nous n’avons pas les réponses en ce moment à ces questions. Mais il sera intéressant, dans les prochains jours, de découvrir ce que Trump représente pour les gens qui ont voté pour lui et qui ont mis leur espoir en lui.
On fait quoi, là?!
Tu sais, cher As, être déçu n’est pas une fatalité! Tout autour de nous (et à l’intérieur de nous), il existe plein de ressources qui peuvent nourrir notre espoir, notre capacité à comprendre, notre curiosité, notre accueil et notre envie de vivre avec des gens différents. Ce ne sera pas tous les jours facile, mais ça en vaut la peine! Il faut essayer de faire passer ta déception dans ta machine à énergie, pour transformer tout ça en puissance. Si tu crois que le monde doit être encore meilleur, si tu souhaites que tes valeurs soient au coeur de la démocratie, tu dois y travailler. Et tu ne seras pas seul. Il faut trouver une façon d’inclure le plus de gens possible dans ce projet. Même ceux qui pensent différemment. Dans quelques années, tu pourras voter! Et dès maintenant, tu as la possibilité de changer le monde. Ton monde!
Que pourrais-tu faire aujourd'hui même pour transformer ta déception en quelque chose qui fait du bien?