Entrevue: Elle a été la première pompière canadienne!
«On ne t’engagera jamais, parce que tu es une femme». C’est ce que Louise Beaulieu a entendu, le jour où elle a dit qu’elle voulait devenir pompière. C’était en 1978. À cette époque, seuls des hommes exerçaient ce métier. Mais Louise n’a pas abandonné. Devenir pompière, c'était son rêve, et elle allait le réaliser. Envie de découvrir son histoire inspirante? C’est parti!
Psst! Louise est désormais à la retraite, mais elle a travaillé comme pompière dans les Territoires du Nord-Ouest, au Canada, pendant 30 ans!
Louise, pourquoi vouliez-vous devenir pompière?
J’ai été élevée dans la nature et on m’a rapidement appris à apprécier la beauté et l’importance des forêts. J’ai donc eu envie de les protéger contre les incendies. Puisqu’il n’y avait pas de femme pompière à l’époque, j’ai commencé par faire d’autres petits boulots pour les services forestiers. Mais je voulais travailler en plein air. C’est là que j’ai décidé de me battre pour pratiquer mon métier de rêve.
Est-ce que ça a été un chemin facile?
Pas du tout! Lorsque j’ai dit à mes supérieurs que je voulais devenir pompière, ils m’ont répondu que c’était impossible parce que j’étais une femme. Selon eux, je n’étais pas capable d’accomplir les tâches physiques à cause de ma petite taille. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que j’ai grandi dans un milieu qui m’a habituée à faire des travaux difficiles, comme abattre des arbres, marcher de longues distances, chasser…
Quelle a été votre réaction?
Je leur ai proposé de lancer une pétition. Si j’obtenais beaucoup de signatures, ils accepteraient de me former. En deux jours, j’en ai récolté 600! J’ai donc suivi la formation de pompière d’urgence. Mais, même avec mon certificat en poche, ils m’ont dit qu’il n’y avait aucune chance qu’ils ne m’embauchent.
Mais alors, comment avez-vous réussi à réaliser votre rêve?
Après ce nouveau refus, je suis rentrée chez moi. Quelques heures plus tard, une équipe de pompiers est venue frapper à ma porte pour me dire qu’ils avaient besoin de pompiers d’urgence. J’ai fait mes valises et je suis partie. Ce jour-là, je suis devenue la première femme pompière du pays! C’était en 1979.
À quoi ressemblait une journée typique dans votre vie de pompière?
Lorsqu’on recevait un appel pour un incendie, je m’occupais de préparer tout ce qu’il fallait pour qu’on intervienne efficacement. Une fois sur place, j’évaluais les zones les plus actives de l’incendie et je dirigeais nos efforts là où c’était nécessaire.
Quel est le moment de votre carrière dont vous êtes le plus fière?
Ce dont je suis le plus fière, c’est d’avoir ouvert la voie aux femmes dans ce métier.
Quel conseil donneriez-vous à une jeune fille qui rêve de travailler dans un domaine où les femmes sont rares?
Si une porte est entrouverte et que tu as un pied dedans, n’hésite pas à la pousser complètement et à explorer ce qui se trouve de l’autre côté. Tant que tu ne recules pas et que tu ne refermes pas cette porte, tout est possible!
Et toi, comment réagirais-tu si on te disait que tu ne pouvais pas faire ce que tu voulais en raison de ton genre?
D'après un article de Denis Lord