Il est une fois: Le mystérieux syndrome de La Havane
Frédérick Lavoie, journaliste et auteur, aime fusionner journalisme et littérature. Laisse-le te raconter un véritable récit à la manière d’un conte. Parfois, la réalité surpasse l'imaginaire!
Il est une fois à notre époque une mystérieuse maladie qui semble avoir été provoquée… par un son.
En quelques années, environ 1000 personnes l’auraient contractée à travers le monde. Puisque les premiers cas ont été observés à Cuba, la maladie a pris le nom de la capitale de ce pays. On l’appelle ainsi le «syndrome de La Havane».
Mais ce qui est vraiment bizarre, c’est que presque tous les gens qui sont tombés malades ont un profil similaire. Ce sont en effet pour la plupart des diplomates ou des espions travaillant pour les gouvernements du Canada et des États-Unis, ou sinon, des membres de leur famille qui les accompagnaient durant leur mission à l’étranger.
Et tous les malades racontent à peu près la même histoire: un jour, à Cuba ou ailleurs, ils ont entendu un bruit métallique fort, aigu et absolument insupportable. Selon l’un d’eux, c’était comme s’il avait été «frappé de plein fouet par une vague ou un bâton de baseball.»
Après avoir entendu ce bruit, ces gens ont commencé à ressentir différents symptômes: pertes d’équilibre, trous de mémoire, difficulté à se concentrer, maux de tête, bourdonnements des oreilles, ou encore saignements du nez.
Ce bruit semblait avoir cassé quelque chose dans leur tête. Quelque chose d’irréparable.
Il a fallu du temps avant de faire le lien entre ce bruit et les symptômes. Les personnes atteintes croyaient d’abord être simplement très fatiguées ou avoir attrapé un virus. Elles souffraient en silence, sans savoir que d’autres étaient dans la même situation qu’elles.
Quand les médecins et les gouvernements ont réalisé toutes ces coïncidences entre les malades, ils ont commencé à se dire que tout cela était extrêmement suspect…🤔
Car pourquoi une maladie ne toucherait que des diplomates et des espions du Canada et des États-Unis? Comment pourrait-elle choisir ses victimes en fonction de leur métier et de leur origine, puis les frapper dans différents endroits de la planète, sans contaminer d’autres gens?!
Quelques hypothèses ont été émises pour essayer de comprendre l’origine de ce syndrome. Peut-être que ces gens avaient été piqués par un moustique transportant un insecticide très toxique? Ou peut-être avaient-ils été assourdis par le chant d’un grillon très très bruyant? À moins qu’ils aient été empoisonnés à leur insu…?!
Rapidement, une autre hypothèse a commencé à devenir plus populaire: et si ces espions et ces diplomates avaient été attaqués par des agents d’un pays ennemi avec une nouvelle arme ultrasecrète capable de causer des dommages terribles au cerveau, simplement… en émettant un bruit?
Cette idée n’était pas tout à fait farfelue. Par le passé, plusieurs pays avaient tenté de concevoir une telle arme acoustique. La plupart des pays soupçonnés disaient toutefois avoir abandonné ce projet parce qu’il était trop cruel. Mais était-ce vraiment le cas?
L’un de ces pays était la Russie. La Russie n’avait pas de bonnes relations avec le Canada et les États-Unis. Se pourrait-il qu’elle ait mis au point cette arme et qu’elle ait envoyé des espions à Cuba et ailleurs dans le monde pour l’utiliser contre des diplomates et des espions ennemis?
Réponse de la Russie: Bien sûr que non!
Mais comment la croire? Dans le monde de l’espionnage et des armes secrètes, le mensonge est une arme dont tout le monde se sert pour tromper son ennemi.
Les gouvernements du Canada et des États-Unis semblent d’ailleurs aussi cacher des choses.
Des journalistes et d’anciens espions assurent que le syndrome de La Havane a bien été causé par une arme à décharge électromagnétique développée par la Russie. Mais les gouvernements canadien et américain affirment que cette arme n’existe pas. Le croient-ils vraiment ou mentent-ils pour déjouer les plans de leur ennemi?
En tous les cas, les victimes, elles, aimeraient bien connaître la vérité. Car depuis qu’elles ont entendu ce bruit, elles souffrent tous les jours de ce mystérieux syndrome de La Havane.
Cette histoire est évidemment vraie. Les premiers cas du syndrome de La Havane ont été découverts chez des diplomates canadiens et américains en 2014 à Cuba. C’est une unité spéciale des services secrets de l’armée russe dont la tâche est «d’affaiblir l’Occident» (c’est-à-dire des pays comme le Canada et les États-Unis) qui serait responsable de ces attaques à l’arme acoustique
Sources: La Presse, Courrier international, Wikipédia, Der Spiegel