Photoreportage: De jeunes immigrants se racontent dans une pièce de théâtre
À Saint-Jérôme, des élèves nés à des milliers de kilomètres du Québec apprennent le français à l’École polyvalente. Âgés de 12 à 16 ans, ils ont eux-mêmes écrit le texte d’une pièce de théâtre qui raconte leur histoire d’immigration. On a assisté pour toi à la répétition générale du spectacle intitulé Histoires à venir. Défile pour voir les photos!
Dans la classe de madame Marie-Ève Gervais, tous les élèves ont un point commun: ils ont récemment immigré au Québec avec leur famille. Ils sont originaires de la Syrie, de la Colombie, du Congo, du Nigéria, du Rwanda ou encore de la Centrafrique. Les étudiants apprennent le français, qui n’est pas leur langue maternelle, dans des cours de francisation. Sur la photo, tu vois Marie-Ève qui aide la troupe à se placer sur scène.
Dans le spectacle, les acteurs racontent la véritable histoire de deux élèves, dont celle d’Israa, que tu vois sur la photo. Israa a dû quitter la Syrie avec sa famille à cause de la guerre. Israa, qui a 12 ans aujourd’hui, va commencer le secondaire l’année prochaine.
Tomas Sierra, le metteur en scène avec la chemise carreautée, donne ses commentaires aux acteurs. Durant l’année, il organise des ateliers de théâtre où les élèves peuvent parler de leur arrivée au Québec. Pour certains, ce parcours a été difficile et parfois très triste. Quitter son pays et sa maison pour déménager ailleurs dans le monde et apprendre une nouvelle langue, c'est beaucoup de changement. Alors Tomas aide les élèves à parler de ce qu’ils ont vécu. Il a une formation spéciale pour aider les élèves réfugiés et immigrants.
Ce projet fait beaucoup de bien à Blandine, originaire du Congo, que tu vois en mouvement sur la photo. «Moi, ça me change tellement de participer à la pièce. Avant, j’étais à 0 et maintenant je me sens à 100%. J’étais une fille vraiment timide, mais dès que j’ai commencé à faire la pièce avec les autres, j'ai vu ma confiance monter», m’explique Blandine dans les loges.
Il y a aussi quelques élèves qui sont nés au Québec dans la pièce de théâtre. L’objectif est de tisser des liens entre les jeunes. Et c’est mission accomplie! Le projet a permis de créer un dialogue entre Québécois d’ici et d’ailleurs. Sur la photo, d'anciennes élèves des cours de francisation qui sont maintenant au secondaire se préparent dans la loge.
À trois ans et demi, Stephan et sa famille ont quitté la Moldavie, un petit pays d’Europe de l’Est, pour le Québec. C’est ce qui lui a donné envie de participer à la pièce. On y raconte aussi son histoire. Avec la pièce, cet élève du secondaire espère faire découvrir son pays «souvent peu connu».
Blandine est devenue l’amie de Raphaelle, élève au secondaire, grâce à la pièce. Elles sont toutes les deux passionnées de danse et elles dansent ensemble dans le spectacle. Blandine et Raphaelle croient que ce projet est porteur d’un important message de tolérance et d’ouverture à la différence. Elles sont donc très fières d’y prêter leur talent.
La pièce est d’abord présentée au théâtre Gilles-Vigneault à Saint-Jérôme. Puis, les jeunes acteurs jouent quelques représentations pour les autres élèves de leur école secondaire, l’École polyvalente de Saint-Jérôme. L’objectif est que le plus grand nombre de personnes possible découvrent l’histoire inspirante de ces jeunes.
Plusieurs recherches scientifiques indiquent que les ateliers de théâtre, comme ceux de Tomas, ont un grand impact sur le bien être des jeunes immigrants ou réfugiés. Et madame Marie-Ève le remarque dans sa classe: depuis le projet, ces élèves ont plus de confiance en eux, ressentent un plus grand sentiment de fierté et ont davantage de leadership. Même leurs notes ont augmenté!
Tu te demandes peut-être pourquoi la pièce s’appelle Histoires à venir ?
J’ai posé la question à Blandine, qui m’a expliqué que ça représente toutes les nouvelles histoires que les élèves de la classe de madame Marie-Ève vont pouvoir raconter. Tous les nouveaux souvenirs, les nouveaux amis, les prochaines découvertes qu’ils vont faire, mais sans jamais oublier l’histoire qui les a menés jusqu’ici.
Et toi, connais-tu quelqu’un qui a immigré au Québec ?