
Il est une fois: Les ados qui ont créé un journal
Frédérick Lavoie, journaliste et auteur, aime fusionner journalisme et littérature. Laisse-le te raconter un véritable récit à la manière d’un conte. Parfois, la réalité surpasse l'imaginaire!
Il est une fois à notre époque des ados qui ont fondé leur propre journal pour ne pas s’ennuyer durant l’été.
Ils ont aussi pris une autre décision importante: ce journal ne serait pas diffusé sur Internet. Il serait imprimé sur du papier. Pour lire ses articles, il faudrait ranger son téléphone, aller chercher un exemplaire au dépanneur, puis se laisser absorber par les mots et les images aux odeurs d’encre et de papier!
Mais les trois amis savaient que pour transformer ce rêve en réalité, il fallait aussi faire un peu de mathématiques. Car publier un journal coûte de l’argent, et doit aussi en rapporter.
Tout a commencé quand Billy, Teddy et Ellis avaient 14 ans et étaient sur le point de terminer leur année scolaire.
Ils étaient tous à la recherche d’un emploi d’été, et Billy ne voulait surtout pas retourner presser des citrons dans un casse-croûte comme l’année précédente!
Un jour, ils ont discuté avec le père d’Ellis, propriétaire du journal du coin. Le papa leur a expliqué comment fonctionne un journal et quel est le rôle des journalistes: rencontrer des gens, aller sur le terrain, raconter ce qui se passe dans leur communauté, et tout cela en cherchant à être le plus précis et le plus juste et honnête envers toutes les personnes impliquées…
Wow, se sont dits les trois amis, trop cool!
Billy, Teddy et Ellis étaient trop jeunes pour travailler au journal du père d’Ellis. Ils ont donc décidé de créer leur propre journal! Un journal qui pourrait être lu par tout le monde, adultes ou ados, mais qui serait écrit et géré SEULEMENT par des jeunes.
Voici les jeunes qui travaillent au journal cet été!
Ils ont appelé un imprimeur pour connaître le coût d’impression d’un journal (dépense). Ils se sont informés sur l’argent qu’ils pourraient gagner en incluant des publicités pour des commerces (revenus). Ils ont ensuite déterminé combien leurs journalistes seraient payés pour chaque article (dépense).
L’équilibre entre les dépenses et les revenus semblait bon. Ils ont trouvé un local, recruté d’autres ados pour se joindre à leur équipe et ont cherché un nom pour leur journal hebdomadaire (c’est-à-dire qui paraît une fois par semaine). Pourquoi ne pas rendre hommage à ce fossé dans le sable où ils aiment se retrouver ensemble?
Vive Le Fossé Hebdo!
Puis, ils se sont mis au travail. Les responsables de la publicité sont allés solliciter les propriétaires de commerce. Et les reporters sont partis sur le terrain.
Teddy s’est rendu dans deux restos pour comparer le goût de leurs crêpes. Billy est allé interviewer le propriétaire d’une boutique de surf. Ellis s’est chargé de faire un résumé des crimes commis dans le secteur durant la semaine.
Des adultes leur ont appris à manier les logiciels pour mettre en page un journal. Mais sinon, ils ont seulement eu de l’aide de leurs parents pour les conduire en voiture jusqu’au lieu de leur reportage!
Dès son premier numéro, Le Fossé Hebdo a connu du succès. Si bien que l’équipe a publié 9 autres numéros au cours de l’été.
Durant l’année scolaire qui a suivi, Billy, Teddy, Ellis et tous les autres jeunes impliqués ne pouvaient arrêter de penser à leur journal. Non seulement ils avaient gagné de l’argent (Teddy avait même pu s’acheter un vélo électrique!), mais ils avaient aussi beaucoup appris sur leur communauté et sur le métier de journaliste.
L’été suivant, à peine la cloche des vacances avait-elle sonné que l’équipe du Fossé Hebdo était déjà sur le terrain pour produire un nouveau numéro!
Cette histoire est bien vraie! The Ditch Weekly (Le Fossé Hebdo, en français) a été lancé à l’été 2024 à Montauk, une région très touristique près de la ville de New York, aux États-Unis. Ses 10 premiers numéros ont été très appréciés par la population locale. Pour son deuxième été d’existence, 20 ados font partie de l’équipe et le nombre d’exemplaires imprimés de chaque numéro est passé de 800 exemplaires à 2000!
Et toi, quel projet rêves-tu de réaliser durant l’été?
Sources: The New York Times, East Hampton Star