POUR ou CONTRE les centres de sans-abri près des écoles et des garderies?
La semaine dernière, le journal La Presse a rapporté qu’un itinérant aurait craché au visage d’un garçon de 3 ans alors qu’il se rendait à la garderie avec sa mère. Ça a fait beaucoup réagir, entre autres parce que la garderie du garçon est voisine d’un refuge pour sans-abri, à Montréal. Depuis des mois, les voisins et les parents se plaignent du comportement parfois imprévisible et agressif des itinérants.
Un peu partout au pays, les citoyens se demandent si c’est une bonne idée d’ouvrir des refuges pour sans-abri près d’écoles et de garderies. D’un côté, on veut aider ces personnes vulnérables et les inclure dans la société. Mais de l’autre, la population ne se sent pas toujours en sécurité. Voyons ensemble cette question délicate: pour ou contre des centres pour sans-abri près des écoles et des garderies?
Les arguments POUR ✅
Il faut apprendre à cohabiter avec tout le monde
Les itinérants sont des personnes qui font partie de la société et qui ont besoin d’aide. Les déplacer loin des regards n’aide en rien. Et puisqu’il y a de plus en plus de personnes sans-abri, c’est impossible de «les cacher». Il faut apprendre à vivre ensemble, même si parfois c’est inconfortable de voir une si grande pauvreté. Si on les côtoie, il y a des chances qu’on soit plus sensibles à leurs besoins.
Les isoler, c’est les mettre en danger
Les sans-abri ont besoin d’endroits pour manger, se laver, se réchauffer. Ils ont leurs habitudes. Il faut leur offrir des services là où ils sont, dans l’espoir qu’ils se raccrochent à la société. Même si c’est proche d’une école ou d’une garderie. Les isoler et les déplacer, c'est les rendre encore plus vulnérables. Ça ne règlera pas le problème.
Il faut plus de lieux d’accueil
Il y a une crise du logement partout au pays, pas seulement dans les grandes villes. Il y a 35 000 personnes sans domicile au Canada. Il ne faut pas moins de refuges, il en faut plus! Mais dès qu’on annonce qu’une ressource s’installe dans un quartier, des gens s’opposent. «Oui aux refuges, mais pas dans ma cour!».
Les arguments CONTRE❌
C’est dangereux
Certaines personnes qui vivent dans la rue ont des problèmes de santé mentale ou de dépendance à l’alcool ou aux drogues. Leur comportement peut être difficile à prévoir ou à comprendre. Ceux qui utilisent certaines drogues laissent parfois traîner des seringues qui peuvent être contaminées par des virus. Tout cela pose un risque pour la sécurité des enfants.
Effet négatif sur le quartier
La présence de personnes qui errent, dorment sur le trottoir, dans les parcs, ça nuit au sentiment de sécurité et à la vie du quartier. C’est pour cette raison que la province de l’Ontario a récemment décidé d’interdire certains centres fréquentés par des personnes itinérantes à moins de 200 mètres des écoles et des garderies. Résultat: 10 centres qui aident ces personnes vont devoir fermer ou déménager.
Il n’y a pas assez d’intervenants en itinérance
L’idée d’intégrer les itinérants à la société et de forcer un peu les rapprochements est bonne. Mais dans la réalité, il manque de gens pour bien s’occuper d’eux et faire respecter l’ordre autour des refuges. Cet été à Montréal, des groupes d’une garderie étaient accompagnés par la police quand ils se rendaient au parc. Ça n’a pas de sens.
En bref
Et toi, serais-tu à l’aise s’il y avait un centre pour personnes sans-abri près de ton école? Ou ça ne serait pas un problème? Pourquoi?