Une peintre québécoise de 15 ans expose à New York !
Originaire de Québec, Mégane Fortin est présentement à l’Artexpo de New York, une des plus grosses expositions d’art aux États-Unis. Voici notre entrevue exclusive avec la jeune peintre qui défit les limites avec son immense talent !
Depuis combien de temps fais-tu de la peinture ?
J’ai commencé à 7 ans donc ça fait 8 ans
Comment as-tu commencé à peindre ?
Quand j’étais petite, j’aimais beaucoup faire des dessins, mais pas quand il y avait des consignes, des règles. Je n’aimais pas ça quand ma mère m’imprimait des dessins, je voulais vraiment que ça vienne de ma tête. Quand elle m’a inscrite à des cours d’art abstrait, à 7 ans, ça a été le coup de cœur, j’ai vraiment aimé ça !
Comment fais-tu pour combiner ta passion avec l’école ?
Je peins environ une fois par semaine, après l’école, et la fin de semaine. Là, je suis partie une semaine à New York, mon école comprend et je fais le double du travail pour rattraper à mesure. Je suis habituée, vu que j’ai commencé en deuxième année !
Comment décrirais-tu tes tableaux ? Comment les fais-tu ?
Je commence toujours par faire un fond au pinceau d’une couleur qui m’inspire cette journée-là. Ça va parfois avec la météo ou mes émotions. Si je suis fâchée, mon fond va être rouge., Je peux faire un fond jaune parce qu’il fait soleil, mais je peux aussi faire un fond jaune quand il pleut pour mettre du soleil dans la journée.
Après je fais des mouvements plus spontanés. Je mets d’autres couleurs avec un outil qui s’appelle un couteau, et je prends la pipette pour faire des gouttes, ce qui s’appelle du «dripping». Dans le fond, je ne réfléchis pas à ce que je veux que ça donne. Si je vois quelque chose apparaître, comme un animal ou une face, je n’essaie pas de le conserver, parce que ce n’est pas ça le but.
Ça m’aide vraiment à me libérer de mes émotions quand je peins. S’il est arrivé quelque chose, comme quand mon animal est décédé, c’est sûr que je pleure, mais tant que je n’aurai pas fait ma toile de deuil, je ne m’en remettrai pas. Si je suis heureuse, ça parait aussi, parce que c’est plus des couleurs vives.
Est-ce que tu gardes tes toiles ? Ou est-ce que tu les donnes, ou tu les vends ?
Au début, j’avais de la misère à me détacher de mes toiles. Ma première collection, c’était un peu comme mes bébés! Mais je les vends.
Au début, c’était plus ma famille et mes amis qui m’achetaient des toiles pour m’encourager. Puis des gens du public ont commencé à en acheter, et là, chaque fois qu’on fait un vernissage, ça se vend tout de suite ! Une chance que je ne les ai pas toutes gardées. Premièrement il faudrait avoir un entrepôt, parce que je suis rendue à 250 ou 300 toiles, mais en plus, ça coûte vraiment cher de matériel ! Je suis contente, parce que ça permet de colorer la vie des gens.
C’est quoi, l’Artexpo ?
C’est un des plus gros événements d’art des États-Unis. On est 170 exposants de 27 pays. Ça va me permettre de voir ce que les autres font, de rencontrer d’autres artistes. Il va aussi y avoir plein de galeries, donc c’est ma chance de pouvoir me faire connaître par des galeries d’ailleurs dans le monde.
Est-ce que c’est le métier que tu voudrais faire plus tard ? Sinon, qu’est-ce que tu voudrais faire dans 10 ans ?
C’est sûr que je veux toujours continuer à peindre parce que c’est ma passion, mais je veux que ça reste «le fun», pas que je dépende de ça pour vivre. Je ne veux pas devenir une « usine à toiles ». Je voudrais me trouver un autre métier pour faire les deux en même temps. J’aimerais aller dans les médias ou l’art dramatique.
Est-ce que tu as une couleur préférée ?
Orange ! ll y a le brun que je n’aime pas. J’ai déjà fait des toiles avec des fonds bruns, parce que c’est un défi. J’aime ça me donner des petits défis, comme faire une toile de la main gauche !
Quel serait ton meilleur conseil pour quelqu’un qui voudrait commencer à peindre ?
De faire attention de ne pas trop mettre de couleurs, parce que ça va virer brun ! Dans les cours à l’école, ça devient brun pour la moitié des élèves, tellement ils essaient de tout mettre. Il faut vraiment faire attention et que ça reste épuré, parce que sinon, ça donne ce que les profs appellent des « pizzas passées date »!