
Pourquoi cette chanteuse a-t-elle changé l'«Ô Canada»?
La chanteuse canadienne Jully Black fait fureur dans les médias depuis quelques jours. Pourquoi? Parce qu’elle a modifié un mot des paroles de l’hymne national canadien. Et ce n'était pas dû à une erreur! On t'explique tout ça.
Petite modification, grande signification!
Ça s’est passé lors du match des étoiles de la NBA (la ligue nationale de basket), le 19 février, à Salt Lake City, aux États-Unis.
Lors de sa performance de l'hymne national, Jully Black a chanté «our home on native land», ce qui veut dire en français «notre patrie sur des terres autochtones».
La version originale dit : «our home and native land», ce qui veut dire en français «notre patrie et terre natale», ou «terre de nos aïeux». Jully Black a-t-elle eu un trou de mémoire? Non, elle a fait exprès !
Jully Black a expliqué qu'elle voulait chanter la vérité, c'est-à-dire que le Canada s'est bâti sur des terres autochtones.
Elle dit avoir longuement réfléchi avant de prendre la décision de modifier l’hymne. Son but était de reconnaître l’importance des peuples autochtones, qui vivaient sur le territoire du Canada avant l’arrivée des Européens.
Des réactions partagées
Plusieurs personnes ont aimé sa version modifiée de l'«Ô Canada», surtout les membres des communautés autochtones de partout au pays.
Il faut aussi savoir que Jully Black n'était pas la première à modifier la chanson de cette façon. Et oui! Jason Bird, un professeur à l’Université des Premières Nations du Canada, en Saskatchewan, a expliqué que cette modification est courante dans plusieurs communautés autochtones. Il la chantait souvent ainsi lorsqu’il était à l’école.
Certaines réactions étaient beaucoup plus négatives. Quelques personnes ont accusé la chanteuse de vouloir créer un débat, comme si son but était plus de diviser que d’unir la population. D’autres ont dit que l’hymne national est intouchable, c’est-à-dire que personne ne peut le modifier comme il le veut. Jully Black, qui a la peau noire, a même reçu des messages racistes et des menaces après sa performance.
Au Québec, cette nouvelle est passée presque inaperçue. Par contre, dans le reste du pays, ça a eu l’effet d’une bombe! Des médias internationaux comme la BBC et le «Washington Post» ont également écrit des articles sur le sujet.